Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) misent sur l'hypnose - Swiss Info
Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) entendent faire une place de choix à l'hypnose dans leur pratique de soin quotidienne. Ils ont annoncé mercredi le lancement d'un vaste programme de formation destiné à leurs médecins et à leur personnel soignant.
L'hypnose doit être considérée comme un outil supplémentaire pour le confort des patients, a expliqué la doctoresse Adriana Wolff, médecin adjointe au service d'anesthésiologie des HUG. La technique, qui consiste à amener par des paroles une personne dans un état modifié de conscience, n'est pas "une baguette magique".
Elle permet toutefois de changer la perception de la douleur chez un malade ou de réduire son anxiété avant une intervention ou un examen. Au total, les HUG ont identifié une trentaine de situations où l'hypnose peut être un réel apport, de l'accouchement aux douleurs inflammatoires, en passant par l'asthme et les migraines.
Communication essentielle
L'hypnose sert aussi parfois à diminuer la médication administrée à un patient ou à éviter le recours à une anesthésie complète. Son efficacité repose essentiellement sur la motivation du soignant et du patient, ainsi que sur la qualité de la communication entre les deux personnes, a relevé Mme Wolff.
La professeure Claire-Anne Siegrist, médecin adjointe au département de l'enfant et de l'adolescent aux HUG, a témoigné des bienfaits de l'hypnose. Autrefois spécialiste qui courait le monde, elle se déplace depuis deux ans en chaise roulante, à cause d'un mal qui ronge les nerfs de ses jambes et qui l'a fait terriblement souffrir.
Elle a raconté comment, un jour qu'elle se trouvait sur son lit d'hôpital aux HUG, elle a songé à utiliser l'hypnose pour atténuer ses douleurs. Elle en a parlé à Mme Wolff et les soins ont débuté. "Son premier voyage en hypnose" lui a permis de s'imaginer au bord d'un lac de montagne, en train de prendre un bain de pieds glacé.
"Mon cerveau avait fermé les vaisseaux sanguins de mes jambes, et mes pieds sont devenus indolores". Aujourd'hui, grâce à l'hypnose, la professeure a appris à décoder autrement la douleur de ses jambes. Cette expérience positive a convaincu Mme Siegrist et Mme Wolff de généraliser l'utilisation de l'hypnose aux HUG.
Un programme de formation a été lancé. Plus de 2000 personnes, des médecins et des soignants, vont suivre un cours de sensibilisation à l'hypnose. Environ 10% d'entre elles vont ensuite parfaire leurs connaissances dans le domaine d'ici à 2020. Ces cours sont déployés en partenariat avec l'Institut romand d'hypnose Suisse.
L'hypnose doit être considérée comme un outil supplémentaire pour le confort des patients, a expliqué la doctoresse Adriana Wolff, médecin adjointe au service d'anesthésiologie des HUG. La technique, qui consiste à amener par des paroles une personne dans un état modifié de conscience, n'est pas "une baguette magique".
Elle permet toutefois de changer la perception de la douleur chez un malade ou de réduire son anxiété avant une intervention ou un examen. Au total, les HUG ont identifié une trentaine de situations où l'hypnose peut être un réel apport, de l'accouchement aux douleurs inflammatoires, en passant par l'asthme et les migraines.
Communication essentielle
L'hypnose sert aussi parfois à diminuer la médication administrée à un patient ou à éviter le recours à une anesthésie complète. Son efficacité repose essentiellement sur la motivation du soignant et du patient, ainsi que sur la qualité de la communication entre les deux personnes, a relevé Mme Wolff.
La professeure Claire-Anne Siegrist, médecin adjointe au département de l'enfant et de l'adolescent aux HUG, a témoigné des bienfaits de l'hypnose. Autrefois spécialiste qui courait le monde, elle se déplace depuis deux ans en chaise roulante, à cause d'un mal qui ronge les nerfs de ses jambes et qui l'a fait terriblement souffrir.
Elle a raconté comment, un jour qu'elle se trouvait sur son lit d'hôpital aux HUG, elle a songé à utiliser l'hypnose pour atténuer ses douleurs. Elle en a parlé à Mme Wolff et les soins ont débuté. "Son premier voyage en hypnose" lui a permis de s'imaginer au bord d'un lac de montagne, en train de prendre un bain de pieds glacé.
"Mon cerveau avait fermé les vaisseaux sanguins de mes jambes, et mes pieds sont devenus indolores". Aujourd'hui, grâce à l'hypnose, la professeure a appris à décoder autrement la douleur de ses jambes. Cette expérience positive a convaincu Mme Siegrist et Mme Wolff de généraliser l'utilisation de l'hypnose aux HUG.
Un programme de formation a été lancé. Plus de 2000 personnes, des médecins et des soignants, vont suivre un cours de sensibilisation à l'hypnose. Environ 10% d'entre elles vont ensuite parfaire leurs connaissances dans le domaine d'ici à 2020. Ces cours sont déployés en partenariat avec l'Institut romand d'hypnose Suisse.
L'hypnose et l'auto-hypnose aux urgences - Hypnose web
Pourquoi l’hypnose aux urgences en particulier ?
En 2017, la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU) s’est positionnée en recommandant l’hypnose thérapeutique comme technique complémentaire adapté aux soins d’urgences… une technique qui ne se substitue pas aux traitements antalgiques médicamenteux, mais intervient en complément de ces dernières avec pour objectif l’amélioration de la qualité des soins aux urgences.
Premièrement, c’est un excellent moyen de communication notamment auprès d’un patient en détresse dans un contexte d’urgence ressentie. Deuxièmement, c’est un outil qui permet aux soignants de rajouter du confort personnel dans leur travail. Troisièmement, les urgences sont l’endroit idéal pour pratiquer, les résistances des patients y sont au plus bas... Cette technique est efficace tant sur la douleur et le stress que nous ayons à réaliser un geste technique ou pas...
Les indications sont les suivantes :
- les réductions de fractures et de luxation d’articulations ; - les sutures ; - les ponctions lombaires, pleurales, veineuses... ; - les drains thoraciques ; - gestion du stress et de la douleur en toutes circonstances en pré-hospitalier (ex : coronarien, polytraumatisé…) et dans le service ; - gestion du stress de l’appelant au centre 15.
Les contre-indications sont les suivantes :
- pathologies psychiatriques décompensées ;
- prise de toxiques (alcool, stupéfiants, sédatifs…).
Hypnose formelle pour accompagner des gestes douloureux anxiogènes
Il est important d’éviter d’annoncer le déroulé des soins avec toutes les connotations négatives en relation avec la douleur, et bien au contraire d’en parler de manière rassurante, en employant des termes bienveillants, positifs. Dans un article de Pain... Les mots peuvent-ils blesser ?... décrire une procédure en termes de douleur ou d’événements indésirables accroît la sensation de douleur ou d’anxiété...
Il est possible d’adapter notre communication verbale et corporelle pour améliorer le confort moral et physique des patients confrontés à une expérience souvent négative émotionnellement dans le monde du soin. Préférez dire au patient : Soyez rassuré, je vous pose une perfusion, ce ne sera pas agréable et cela va bien se passer" à la place de : "Ne vous inquiétez pas, je vais piquer, ça va faire mal..." Évitez les mots à connotation négative dans l’annonce du déroulé des soins.
Comme le pensait Erickson, les patients sont vraiment un réservoir de ressources et nous sommes simplement là pour les aider à les faire émerger.
Depuis l’utilisation de l’hypnose, je peux constater que nous avons la reconnaissance des patients, chose qui est très rare aux urgences... Nous permettons aux patients de vivre une expérience unique et très personnelle dans un endroit pas très accueillant et qui, par l’intermédiaire des ancrages, leur permettra de se replonger dans cet état, une fois rentrés chez eux... car l’apprentissage de l’autohypnose est facilité par le contexte de l’urgence ressentie...
"Aux urgences, la communication hypnotique est utilisée tous les jours, l’hypnose formelle lorsque l’occasion se présente et l’auto hypnose pour s’apaiser."
Profession IDE
GRANDS DOSSIERS
Hypnose aux urgences : "moins de chimie, un gain de temps"
En 2017, la Société Française de Médecine d’Urgence (SFMU) s’est positionnée en recommandant l’hypnose thérapeutique comme technique complémentaire adapté aux soins d’urgences… une technique qui ne se substitue pas aux traitements antalgiques médicamenteux, mais intervient en complément de ces dernières avec pour objectif l’amélioration de la qualité des soins aux urgences.
Premièrement, c’est un excellent moyen de communication notamment auprès d’un patient en détresse dans un contexte d’urgence ressentie. Deuxièmement, c’est un outil qui permet aux soignants de rajouter du confort personnel dans leur travail. Troisièmement, les urgences sont l’endroit idéal pour pratiquer, les résistances des patients y sont au plus bas... Cette technique est efficace tant sur la douleur et le stress que nous ayons à réaliser un geste technique ou pas...
Les indications sont les suivantes :
- les réductions de fractures et de luxation d’articulations ; - les sutures ; - les ponctions lombaires, pleurales, veineuses... ; - les drains thoraciques ; - gestion du stress et de la douleur en toutes circonstances en pré-hospitalier (ex : coronarien, polytraumatisé…) et dans le service ; - gestion du stress de l’appelant au centre 15.
Les contre-indications sont les suivantes :
- pathologies psychiatriques décompensées ;
- prise de toxiques (alcool, stupéfiants, sédatifs…).
Hypnose formelle pour accompagner des gestes douloureux anxiogènes
Il est important d’éviter d’annoncer le déroulé des soins avec toutes les connotations négatives en relation avec la douleur, et bien au contraire d’en parler de manière rassurante, en employant des termes bienveillants, positifs. Dans un article de Pain... Les mots peuvent-ils blesser ?... décrire une procédure en termes de douleur ou d’événements indésirables accroît la sensation de douleur ou d’anxiété...
Il est possible d’adapter notre communication verbale et corporelle pour améliorer le confort moral et physique des patients confrontés à une expérience souvent négative émotionnellement dans le monde du soin. Préférez dire au patient : Soyez rassuré, je vous pose une perfusion, ce ne sera pas agréable et cela va bien se passer" à la place de : "Ne vous inquiétez pas, je vais piquer, ça va faire mal..." Évitez les mots à connotation négative dans l’annonce du déroulé des soins.
Comme le pensait Erickson, les patients sont vraiment un réservoir de ressources et nous sommes simplement là pour les aider à les faire émerger.
Depuis l’utilisation de l’hypnose, je peux constater que nous avons la reconnaissance des patients, chose qui est très rare aux urgences... Nous permettons aux patients de vivre une expérience unique et très personnelle dans un endroit pas très accueillant et qui, par l’intermédiaire des ancrages, leur permettra de se replonger dans cet état, une fois rentrés chez eux... car l’apprentissage de l’autohypnose est facilité par le contexte de l’urgence ressentie...
"Aux urgences, la communication hypnotique est utilisée tous les jours, l’hypnose formelle lorsque l’occasion se présente et l’auto hypnose pour s’apaiser."
Profession IDE
GRANDS DOSSIERS
Hypnose aux urgences : "moins de chimie, un gain de temps"
L'hypnose est-elle efficace ? - Libération
De nombreux résultats scientifiques montrent non seulement que l’hypnose fonctionne réellement, mais aussi quels sont les mécanismes neuronaux se cachant derrière son fonctionnement.
La controverse autour de l’hypnose et de son efficacité est presque aussi vieille que la technique elle-même. Cependant, aujourd’hui, cette controverse commence à se tarir puisque de nombreuses évidences scientifiques montrent non seulement que l’hypnose fonctionne réellement mais aussi quels sont les mécanismes neuronaux se cachant derrière son fonctionnement.
Aujourd’hui, l’existence de l’état d’hypnose ne fait plus aucun doute. Et comme l’explique Claude Touzet, spécialiste français de l’apprentissage tant automatique que biologique auteur de Hypnose, sommeil, placebo ? , nous sommes tous hypnotisables.
Scientifiquement, un état d’hypnose se caractérise par une attention ciblée nommée absorption couplée à une dissociation et une suggestibilité, soit le fait de devenir sensible aux instructions d’autres personnes.
Cependant la valeur thérapeutique de l’hypnose reste à établir. Bien qu’il soit difficile de mettre en place des protocoles de grande qualité méthodologique, puisqu’il semble pour le moment difficile de créer un témoin d’hypnose, de nombreuses études scientifiques se sont intéressées aux bases neurologiques de l’hypnose et à son intérêt, notamment, dans la prise en charge de la douleur.
Son utilisation, combinée avec une anesthésie locale ou une anesthésie légère, est validée par la Société française d’anesthésie et de réanimation. En avril 2000, les résultats d’une étude menée à Boston par le professeur Lang montraient les effets bénéfiques de l’hypnose sur 241 patients volontaires. L’étude démontre en effet les effets positifs de l’hypnose sur la douleur des patients, leur stress, leur consommation de médicament, la fréquence des complications ou la durée des interventions.
Plus récemment, en 2014, une méta-analyse a évalué l’intérêt de l’hypnose en chirurgie. Les conclusions restent très prudentes et «reconnaissent les avantages de l’hypnose» mais souligne que «la qualité des preuves d’un effet bénéfique a été jugée comme faible ou peu claire dans la majorité des essais considérés». Mais si les effets positifs de l’hypnose dans la prise en charge de la douleur et du stress sont aujourd’hui démontrés, et relativement bien compris neurologiquement parlant, son efficacité reste à établir dans d’autres domaines. Par exemple, l’hypnose n’a pas montré, à ce jour, suffisamment de preuves pour permettre de conclure qu’elle faciliterait l’arrêt du tabac.
De plus, comme le rappelle Elisa Brune, journaliste scientifique, auteure notamment de De la transe à l’hypnose, «L’hypnose est couramment et de plus en plus utilisée en thérapie, mais il ne faudrait pas la confondre avec une thérapie».
L’hypnose n’est donc pas efficace qu’en théorie, cependant il faudra encore beaucoup de temps avant de démontrer scientifiquement son efficience dans l’ensemble des domaines (très nombreux) où elle semble applicable.
La controverse autour de l’hypnose et de son efficacité est presque aussi vieille que la technique elle-même. Cependant, aujourd’hui, cette controverse commence à se tarir puisque de nombreuses évidences scientifiques montrent non seulement que l’hypnose fonctionne réellement mais aussi quels sont les mécanismes neuronaux se cachant derrière son fonctionnement.
Aujourd’hui, l’existence de l’état d’hypnose ne fait plus aucun doute. Et comme l’explique Claude Touzet, spécialiste français de l’apprentissage tant automatique que biologique auteur de Hypnose, sommeil, placebo ? , nous sommes tous hypnotisables.
Scientifiquement, un état d’hypnose se caractérise par une attention ciblée nommée absorption couplée à une dissociation et une suggestibilité, soit le fait de devenir sensible aux instructions d’autres personnes.
Cependant la valeur thérapeutique de l’hypnose reste à établir. Bien qu’il soit difficile de mettre en place des protocoles de grande qualité méthodologique, puisqu’il semble pour le moment difficile de créer un témoin d’hypnose, de nombreuses études scientifiques se sont intéressées aux bases neurologiques de l’hypnose et à son intérêt, notamment, dans la prise en charge de la douleur.
Son utilisation, combinée avec une anesthésie locale ou une anesthésie légère, est validée par la Société française d’anesthésie et de réanimation. En avril 2000, les résultats d’une étude menée à Boston par le professeur Lang montraient les effets bénéfiques de l’hypnose sur 241 patients volontaires. L’étude démontre en effet les effets positifs de l’hypnose sur la douleur des patients, leur stress, leur consommation de médicament, la fréquence des complications ou la durée des interventions.
Plus récemment, en 2014, une méta-analyse a évalué l’intérêt de l’hypnose en chirurgie. Les conclusions restent très prudentes et «reconnaissent les avantages de l’hypnose» mais souligne que «la qualité des preuves d’un effet bénéfique a été jugée comme faible ou peu claire dans la majorité des essais considérés». Mais si les effets positifs de l’hypnose dans la prise en charge de la douleur et du stress sont aujourd’hui démontrés, et relativement bien compris neurologiquement parlant, son efficacité reste à établir dans d’autres domaines. Par exemple, l’hypnose n’a pas montré, à ce jour, suffisamment de preuves pour permettre de conclure qu’elle faciliterait l’arrêt du tabac.
De plus, comme le rappelle Elisa Brune, journaliste scientifique, auteure notamment de De la transe à l’hypnose, «L’hypnose est couramment et de plus en plus utilisée en thérapie, mais il ne faudrait pas la confondre avec une thérapie».
L’hypnose n’est donc pas efficace qu’en théorie, cependant il faudra encore beaucoup de temps avant de démontrer scientifiquement son efficience dans l’ensemble des domaines (très nombreux) où elle semble applicable.