Hypnose & Médias Mai 2020



On peut maintenant soulager les patients grâce à l’hypnose médicale en réalité virtuelle. sciencepost.fr/

Crédits : capture Vimeo / Cayceo
Actuellement, l’hypnose médicale est en plein développement. Et elle pourrait bien un jour devenir une véritable alternative non médicamenteuse crédible. En ce sens, une société française propose un système de prise en charge des patients basé sur la réalité virtuelle.

Un dispositif au déploiement facile
Basée à Montpellier, Cayceo est une entreprise spécialisée dans l’hypnose médicale. Rappelons qu’il s’agit ici d’une pratique utilisant un état de conscience particulier, l’état hypnotique, et ce dans un but thérapeutique. Sur sa plateforme en ligne, Cayceo explique proposer la première solution clé en main d’hypnose médicale en réalité virtuelle. Cette dernière et dédiée au traitement de l’anxiété et de la douleur dans le parcours de soins du patient.
Nommé Ipneo, ce système est doté de cinq casques de réalité virtuelle.

L’objectif est d’optimiser les séances d’hypnose mais également le rangement du matériel afin d’éviter les soucis de contamination. Ipneo embarque un écran tactile qu’il incombe d’utiliser pour lancer l’une des expériences disponibles sur les casques. Ainsi, le dispositif se met en place en quelques secondes, ce qui peut faire gagner un temps non négligeable aux soignants.

Différentes expériences suivant les besoins
Cayceo travaille avec des psychologues experts en hypnose. C’est notamment le cas d’Antoine Bioy, psychologue clinicien, docteur en psychologie et professeur des universités. L’intéressé a déclaré :
« À bien des égards, la réalité virtuelle est la modélisation la plus concrète du processus hypnotique. Que le domaine thérapeutique s’en saisisse est simplement dans l’ordre des choses, une évolution bénéfique incontournable. »
Par exemple, il peut être question de plonger le patient dans un décor de plage. L’objectif ? Apaiser ce dernier et atténuer son angoisse, notamment avant une opération douloureuse. Citons également l’expérience de la grotte, ciblant justement le ressenti et la douleur grâce à ses inductions visuelles. L’intérêt du dispositif Ipneo est ainsi de privilégier les thérapies non médicamenteuses dans le parcours de soins des patients.

L’hypnose médicale pour l’anesthésie
En 2019, nous évoquions déjà l’utilisation de l’hypnose médicale via la réalité virtuelle. Et il était déjà question d’une start-up française : HypnoVR. Celle-ci est parvenue à mettre au point un logiciel d’hypnose destiné à remplacer l’anesthésie classique. Là encore, il s’agit de privilégier des méthodes douces.

Yohan Demeure




Coronavirus : au CHU de Bordeaux, de l'hypnose et et de la méditation pour destresser les soignants - France 3 Nouvelle-Aquitaine

Dr Marie Floccia
Anxiété, fatigue, stress, le personnel soignant est mis à rude épreuve depuis le début de la crise du coronavirus. Pour faire face à une cadence soutenue tout en maintenant leur exigence de travail, le CHU de Bordeaux leur propose désormais des séances d’hypnose et de méditation.

Applaudis tous les soirs par des milliers de Français, les personnels soignants, en première ligne de cette crise sanitaire, sont au bout du rouleau. Alors, depuis le 23 mars, le CHU de Bordeaux a mis en place des séances de méditation et d’hypnose. Le projet, qui devrait survivre au confinement, est déjà exporté dans tous les hôpitaux de la région.

"Je me sentais sale"
Si la pression de rentabilité et les conditions de travail étaient déjà génératrices de stress, désormais, ces soignants craignent de voir trop de personnes mourir, de tomber malade ou encore de contaminer leur famille. Tous s’accordent pour parler d’une véritable "peur du lendemain et de l’incertitude de leurs actions". Marie-Line Buisson, infirmière en échographie cardiaque à l'hôpital Haut-Levêque, a eu le Covid-19. Mais la guérison n'a pas signé la fin de sa lutte.

"J'étais très phobique, j'avais peur de recontaminer les personnes que je croisais. J'avais l'impression d'être toujours sale, porteuse du virus", explique l'infirmière. Grâce aux séances de méditation, elle a pu reprendre le travail, sans inquiétude. "C'est quelque chose qu'il faut entretenir, surtout dans le contexte actuel où les paroles et les regard peuvent tout faire basculer", précise Marie-Line Buisson, qui assure faire de l'auto-hypnose tous les soirs.

Chaque jour, une trentaine de soignants se connecte à une plateforme dédiée pour des séances en direct de méditation. A l’initiative du projet, le CHU de Bordeaux et le centre de ressources et de recherches en hypnose et méditation, souhaitaient proposer un soutien psychologique.

"Dans cette situation si particulière, les sources de stress des soignants sont nombreuses. Nous proposons donc des méditations de pleine conscience pour gérer leur stress, contrôler leurs émotions et mieux s'adapter face aux situations de crise. Cependant, les effets se ressentent à long terme, c'est un entraînement mental", précise François Sztark, responsable du centre de recherche.

Méditation en direct et hypnose d'urgence
Huit médecins ont été formés pour faire de la méditation de pleine conscience en direct. Ils se relaient du lundi au vendredi, pour des séances quotidiennes à 14 heures, d’une vingtaine de minutes. Elles sont toutes également disponibles en replay. Une formule qui permet à une centaine de soignants de rattraper les séances quotidiennes.

"Ici, nous travaillons surtout sur la bienveillance, envers les autres mais aussi envers soi-même. Pour prendre soin des autres, il faut d'abord prendre soin de soi", glisse François Sztark, comme un mantra. En parallèle, des séances d'auto-hypnose sont mises régulièrement en ligne sur le site interne du CHU de Bordeaux.
Depuis quinze jours, le Dr Marie Floccia, gériatre spécialisée dans l'hypnose, propose également des séances d'hypnose "sur-mesure", plus efficace que la méditation à court terme. Une méthode bien connue du centre hospitalier : près de 1000 soignants y ont été formés depuis dix ans.

"L'hypnose est un outil thérapeutique que l'on utilise énormément au CHU, à destination des patients. Aujourd'hui, la situation est différente, puisque ce sont nos collègues qui en ont besoin", explique Marie Floccia.

Parti pour durer
Et la proposition fait recette. En deux semaines, dix demandes de séances ont été formulées, comme celle de Marie-Line, durant sa convalescence. "Ce sont majoritairement des personnes qui ont eu la maladie et qui sont inquiètes à l'idée de reprendre le travail, et qui ont du mal à gérer leur quotidien entre travail, famille et confinement", énumère la médecin en gériatrie.

Depuis sa création, le site recense plus de 3 000 visites. Déjà étendues à tous les hôpitaux du Groupe Hospitalier Alliance de Gironde, les séances du CHU de Bordeaux sont aussi disponibles pour tous les hôpitaux de la région, grâce au relai de l’ARS Nouvelle-Aquitaine. L’expérience sera également prolongée après le confinement.

Présidente de France EMDR-IMO, Présidente de l'Institut HYPNOTIM à Marseille. Responsable… En savoir plus sur cet auteur


Rédigé le Mardi 19 Mai 2020 à 11:07 | Lu 946 fois modifié le Mardi 19 Mai 2020