Hypnose & Médias Mars 2016



Hypnose Ericksonienne et Ostéopathie

Extrait d'une interview donnée au site Médecines Intégratives, sur l'apport de l'hypnose pour le travail de l'ostéopathe. Valérie TOUATI-GROSS, vous qui exercez à la fois en ostéopathie et en hypnose ericksonienne, pour quelles raisons intégrer ces 2 approches ? A quoi sert de faire de l’hypnose au cours d’une consultation ostéopathique ?

Déjà ce n’est pas à chaque consultation que l’on travaille en hypnose dite « formelle", mais plutôt en hypnose conversationnelle à chaque séance.
L’hypnose est surtout un mode de communication thérapeutique.
L’hypnose intégrée à l’approche ostéopathique, va permettre de travailler sur certaines problématiques comme tout ce qui touche l’infertilité primaire et secondaire, où en creusant un petit peu, il y a autre chose que du physique, autre chose que de la mécanique pure et dure, et cela sert justement à intégrer totalement la personne dans son ensemble.

Alors on est sur une thérapie plus de l’humain, dans le sens corps-esprit... ?

Tout à fait. Et puis des fois on découvre juste un petit point particulier qui n’a rien à voir avec la consultation initiale de base en ostéopathie proprement dite, pas forcément en corrélation avec le motif de consultation initiale, et ce petit point qui peut sembler être un point de détail, va faire l’objet d’un travail en hypnose thérapeutique.

Donc en fait vous passez de l’ostéopathie à l’hypnose et de l’hypnose à l’ostéopathie ?

Oui, c’est cela, et en fait on intègre ces 2 approches.

Alors dans ces consultations qu’on pourrait appeler « hypnostéo », vous commencez par quelle technique ?

En fait il n’y a pas de protocole, on passe, avec l’expérience, par ces 2 approches simultanément, presque sans s’en rendre compte. De plus, comme je vous l’ai dit, il peut y avoir une hypnose dite conversationnelle au départ, et une hypnose plus formelle associée ou non à une mobilisation articulaire ou organique.

Les patients sont de plus en plus demandeurs de ce genre d’approche ? D’avoir un thérapeute ostéopathe qui sache à la fois travailler le corps et l’esprit ?

Je pense qu’au départ les patients sont plus surpris et curieux que demandeurs. Ils n’ont pas l’habitude d’être autant écouter (par l’ouie et par le toucher). On travaille vraiment le corps et l’esprit qui sont indissociables. Et cela fait tout simplement du bien au patient. Ils sont donc très satisfaits.

Pourquoi avoir choisi l’hypnose comme outil complémentaire ?

Que ce soit avec ou sans hypnose, tout praticien qui se respecte, se doit d’apporter les meilleures conditions de soins à son patient, une obligation de moyens en quelque sorte…Plus on a d’outils à sa disposition, plus on a de cordes à son arc, et plus les chances de réussites sont grandes.

Et en hypnose, vous arrivez à traiter tous types de pathologies ?

Attention, chacun dans son domaine de compétence… Ce n’est pas parce qu’on pratique l’hypnose que l’on est compétent pour traiter toutes les pathologies. Même si je suis compétente pour travailler sur la douleur, je ne pourrai pas travailler sur la douleur en dentisterie… Même si j’ai des notions de psychopathologie, je ne traiterai pas une dépression, et j’adresserai à des praticiens dont c’est la spécialité. Connaitre ses limites est primordial.

Pouvez-vous nous donner la définition de l’hypnose ?

Ah, c’est bien difficile. c’est un exercice véritablement bien périlleux, dans lequel même Milton Erickson ne s'est pas trop risqué... Une des définitions de l’hypnose serait: une focalisation de l’attention pour permettre un élargissement du champ de la conscience … Une hyperconcentration sur soi-même avec dissociation du monde extérieur.

En fait, parler d’hypnose, c’est à la fois un état, et à la fois le moyen d’y parvenir… Un peu comme le vélo, c’est à la fois l’outil et à la fois l’action…. Et c’est aussi l’occasion de faire de belles balades et de bien belles découvertes.

Pour revenir à ce qui est votre spécialité depuis des années, les troubles de la fécondité, comment intégrez-vous cet outil hypnotique ?

Il arrive souvent par exemple, qu’un couple qui aura fait pendant des années des tentatives de fécondation, se voit contraint d’adopter. Et comme vous le savez, très souvent, à partir du moment où l’adoption est en route, la femme (le couple), libéré enfin de cette obsession de procréation, la femme présente une grossesse ! Car souvent dit-on, « à trop vouloir la grossesse, la grossesse se dérobe… »

Mais il peut y avoir plein d’origines différentes aussi… Dès fois aussi, ce n’est pas le bon moment, ou bien il peut y avoir une raison inconsciente (certains appellent ça un bénéfice secondaire, même si le terme n’est pas toujours approprié) à ne pas être enceinte.
Et puis pour avoir un bébé, il faut être 2, et souvent c’est un facteur de stress pour le futur père…
Et puis la pression familiale…
Et puis la pression de la société…

Et puis des fois, cela peut être en corrélation avec des rapports sexuels difficiles comme un vaginisme primaire ou secondaire, ou des psychotraumatismes liés ou non à la sexualité… Et dans ce cas, par exemple, on travaillera plutôt en EMDR - IMO qui est une approche « cousine germaine » de l’hypnose ericksonienne.

Comme vous voyez la problématique peut aussi être multifactorielle, et c’est la raison pour laquelle chaque patiente, chaque couple est unique, et qu’il n’y a pas de protocole défini à l’avance.

S’il n’y a pas de protocole, y a-t-il tout de même des rapports sur l’efficacité de l’hypnose médicale en PMA ?

A ma connaissance il y a quelques études qui commencent à être menées, notamment en Belgique sur les patientes bénéficiant de FIV avec une approche en hypnose médicale, et les premiers résultats montrent des résultats bien meilleurs. Et c’est d’ailleurs ce que je constate dans ma pratique quotidienne. Il semblerait que l’hypnose multiplie par 2 les chances de réussite au cours des PMA.

Quel est le nombre de séances pour augmenter les chances de PMA ?

En général, 2 à 3 consultations peuvent suffire. Le mieux est de commencer en amont des traitements hormonaux, donc du début du protocole. Cela permet de prendre son temps, de prendre de la hauteur. Et pour moi, de savoir comment appréhender ma patiente dans sa globalité. Par la suite, une séance se fait une quinzaine de jours avant le transfert s’il s’agit d’une FIV ou de l’implantation s’il s’agit d’une IAC. Puis nous laissons la nature faire les choses....

Extrait du site http://www.osteo-osteopathe-osteopathie-paris.fr/Hypnose-Ericksonienne-et-Osteopathie_a73.html

On ose l’hypnose côté sport !

L’hypnose n’a pas dit son dernier mot dans l’univers du sport. Une pratique bien décriée qui pourrait pourtant valoir son pesant d'or en termes de préparation mentale…

Vous n’êtes pas endormis, pas réveillés non plus. Ce n’est pas de la méditation mais ça y ressemble. En hypnose, on ne recherche pas une forme d’apaisement. On se questionne, on fouille au plus profond de soi pour essayer de déterrer LA réponse, la solution à la question ou au problème. Celui qui est en cause dans la balle de match manquée ou dans le pénalty loupé. Il n’y a pas de forme méditative ou philosophique en hypnose. La discipline prétend être strictement médicale…

Il y a un an, Igor Kochkine, l’entraîneur du quadruple champion du monde et quadruple champion olympique de natation Vladimir Salnikov, dévoilait dans les colonnes de L'Équipe Magazine : « Outre l’aspect physique, notre préparation intègre deux entraînements psychologiques sous hypnose par semaine. Il est nécessaire d’intégrer le programme dans le subconscient : on utilise une salle spéciale, l’hypnotarie, et un psychologue diplômé. »

Une méthode qui ne date donc pas d’hier et qui prend d’abord ses racines dans ce que l’on nomme de façon générique le training autogène, une vieille méthode de relaxation émanant d’un certain Docteur Schultz, spécialiste en psychiatrie et psychologie. Le principe : se concentrer sur une chose en particulier et oublier tout le reste.

L’hypnose, une imposture ?

Pas besoin de thérapeute pour pratiquer cette méthode. L’état hypnotique n’est autre qu’un état induit par le patient lui-même et non par le praticien. « L’hypnose n’est que de l’auto-hypnose, selon la méthode ericksonienne », déclare Laurent Gross, hypnothérapeute à Paris. D’ailleurs, la plupart des méthodes de coaching modernes s’inspirent de Milton Erickson, père de la communication moderne et psychiatre américain du siècle dernier. Impossible d’être préparateur mental sans s’appuyer sur la méthode éricksonienne… Jusqu’à ce que le coaching mental soit dissocié de ce qu’on appelle communément l’hypnose. Après avoir regagné peu à peu ses lettres de noblesse aux États-Unis, la méthode commence volontiers à s’installer dans l’Hexagone et à s’implanter dans le milieu médical.
Laurent Gross rappelle d’ailleurs volontiers : « Mon métier, c’est le soin. On utilise l’hypnose comme un outil. » Spécialisé dans le choc psychotraumatique dû à un échec sportif traumatique par exemple, le thérapeute explique : « Lorsque l’on reçoit le patient, on détermine d’abord avec lui quels sont ses objectifs, s’il doit préparer une compétition par exemple. Ensuite, on peut travailler sur la visualisation de l’événement traumatique pour nettoyer le traumatisme. Il faut en moyenne 3 à 5 séances pour un résultat satisfaisant.»

Un état naturel entre éveil et sommeil

Hypnose, méditation, sophrologie, relaxation... Les outils pour modifier son état de conscience sont nombreux. S’ils placent tous le patient dans un état intermédiaire entre l’éveil et le sommeil, la méditation ne laisse pas place à l’hyperréactivité contrairement à l’hypnose.  

C’est Jonathan Bel Legroux, fondateur et directeur de Mental Sport * et intervenant au STAPS de l’UJF Grenoble en Master professionnel, qui nous explique que la différence entre ces différents outils est dans l’intention : « On va méditer pour sortir de certaines pensées ou laisser venir d’autres pensées positives, on va rentrer dans l’état pour vivre le changement. En hypnose, on passe l’état pour créer un changement » dénué de stress et de traumatismes.
La transe est peut-être plus profonde en hypnose… Nul ne le sait. Mais contrairement à ce que l’on peut penser, l’hypnose est un état naturel. « On vit tous des formes d’état d’hypnose plusieurs fois par jour à partir du moment où notre attention est captée par quelque chose, lorsque l’on regarde un film par exemple ou que l'on se répète une scène mentalement avant qu'elle ne se produise. »

Une chose est sûre : les sportifs connaissent bien mieux ces états que n’importent qui d’autre car ils sont habitués à se représenter une action avant même qu’elle ne se produise.


 


Les autorités mettent en garde contre les thérapies d'amincissement grâce à l'hypnose

Une note du service central du renseignement territorial met en garde contre certaines thérapies d'amincissement grâce à l'hypnose, une médecine douce très en vogue...

« Mincissez, je le veux… » L’hypnose a la cote depuis quelques années. Elle a fait son entrée et ses preuves dans les services d’anesthésie des hôpitaux, mais aussi dans les programmes pour arrêter de fumer ou perdre du poids. Ces méthodes séduisent de plus en plus de personnes en France mais elles ne sont pas toujours sans danger, comme le souligne une note du service central du renseignement territorial, révélée ce lundi par RTL.

Ecoles bidons

« L’hypnose spectacle, les avancées des neurosciences et le recours à l’hypnose en milieu hospitalier » contribuent à ce phénomène, observe Marie Arnaud, hypnothérapeute depuis trente ans et vice-présidente de l’Institut Milton-Erickson de Lyon. « Beaucoup d’écoles bidons surfent sur cette tendance », proposant à tout un chacun de se former à l’hypnose en quelques jours, voire quelques heures, moyennant un tarif relativement abordable. Résultat, le nombre d’hypnothérapeutes augmente et des charlatans peuvent se glisser dans leurs rangs. Comme cet ancien commercial automobile de Châteauroux, cité dans la note des services de police, reconverti en spécialiste de la pose d’anneau gastrique virtuel.
Il s’agit de l’une des « pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique » dans le viseur des autorités. Ces dernières se basent sur plusieurs signalements de « pseudo-hypnothérapeutes » dont certains, « nomades », qui se déplacent sur le territoire afin d’éviter d’être repérés, précisent les autorités contactées par 20 Minutes.

Haro sur les méthodes clé en main

Pour éviter les escrocs, mieux vaut se tourner vers des professionnels médicaux ou paramédicaux (médecins nutritionnistes, infirmières…) formés à l’hypnose par des organismes certifiés comme l’Institut français d’hypnose (IFH) ou la Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves (CFHTB). « Ces formations s’adressent à des professionnels de la santé, elles durent au minimum 300 heures, avec un mémoire à rendre et des séances d’hypnose filmées et examinées par un jury », détaille Marie Arnaud. L’hypnothérapeute met en garde sur les risques pour la santé lorsque l’hypnose est mal utilisée. « J’ai rencontré une patiente qui s’était déclenché d’épouvantables diarrhées pour perdre du poids grâce un protocole d’auto-hypnose accessible sur Internet. Elle a fini à l’hôpital ».
Bien utilisée, l’hypnose, notamment ericksonienne, permet selon l’IFH d’agir sur l’impulsivité alimentaire et la perte de poids du patient obèse, bien qu’aucune étude clinique n’a étudié la question en France. Mais « l’hypnose ne se substitue pas à un traitement médical », insiste Stéphanie Bodenreider, infirmière anesthésiste à l’hôpital Necker et diplômée de l’IFH. Il faut donc se méfier des praticiens qui vous conseillent d’arrêter tout autre traitement.
Autre indice qui peut mettre la puce à l’oreille : « chaque thérapie est personnalisée et débute obligatoirement par une longue séance, sans hypnose, au cours de laquelle l’hypnothérapeute et le patient fixent ensemble des objectifs réalistes de perte du poids ». Par conséquent, haro sur les méthodes clé en main.

Dérives sectaires

Au-delà du préjudice financier, la police s’inquiète des risques d’emprise mentale. Le concept d’anneau gastrique hypnotique relève pour elle d’une « manipulation qui ouvre la porte à toutes les dérives. Certains praticiens expliquent le surpoids par des antécédents familiaux, allant jusqu’à créer de faux souvenirs chez le patient pour l’entraîner à couper les liens avec ses proches ».
Selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES), environ 40 % des signalements d’embrigadement en France sont en relation directe avec le domaine de la santé.
 

Quand l'hypnose remplace l'anesthésie générale au CHU de Tours

Une technique unique en France utilisée pour l'opération de tumeurs du cerveau.

Ôter des tumeurs au cerveau nécessite de longues interventions chirurgicales, environ 6h au bloc opératoire. Par ailleurs, afin de garantir l'efficacité maximale des soins et enlever le plus de tumeur possible sans séquelles pour le patient, il est nécessaire d'utiliser la technique dîte de la chirurgie éveillée mise au point dans les années 50, c'est-à-dire qu'au milieu du processus, la personne opérée est totalement consciente pendant que le docteur travaille. Elle dialogue également avec un orthophoniste afin de vérifier ses capacités mentales.

Pour raccourcir le temps d'intervention et améliorer son efficacité, depuis 5 ans, le CHU Bretonneau de Tours est le seul en France à recourir à l'hypnose pour la première partie de l'opération, celle qui consiste à ouvrir la boîte crânienne. Normalement, pour mener à bien cette action, le malade subit une anesthésie générale puis on le réveille afin qu'ils soit conscient et capable de parler lorsqu'on lui enlève sa tumeur. "Certains patients mettent du temps à se réveiller après une anesthésie générale alors qu'avec l'hypnose ils sont aptes à travailler avec nous à 100% dès que la transe est stoppée" explique le Dr Ilyess Zemmoura, neurochirurgien.
Déjà 37 opérations sous hypnose à Tours
C'est le Dr anesthésiste Eric Fournier qui a été spécialement formé à cette méthode et c'est d'ailleurs le seul praticien du CHU tourangeau à la mettre en oeuvre : "je l'ai découverte dans un autre hôpital après avoir remplacé un collègue belge qui s'en servait" nous raconte-t-il. Muté à Tours, il avait pourtant cessé de l'employer avant qu'un chirurgien (le Pr Velut) ne lui propose de la tester sur des opérations de tumeurs du cerveau. Même s'il concède que c'est une technique complexe nécessitant un grand investissement personnel, il est convaincu des bénéfices : "on a fait des tests et ça a bien fonctionné. Maintenant on l'utilise de façon courante, sauf si le patient n'est pas motivé."
Depuis 2011, 37 opérations du cerveau ont débuté par de l'hypnose à Tours : "auparavant, le patient passe une consultation d'anesthésie classique au cours de laquelle on lui fait une séance d'hypnose qui permet de vérifier sa motivation" précise Eric Fournier. En entrant au bloc, le malade est donc en transe pendant un peu plus de 2h avant la chirurgie à proprement parler : "il peut alors répondre de façon optimale aux tests et on est sûrs de la valeur de la réponse. Alors qu'après une anesthésie générale, il pourrait y avoir de la confusion ou de l'agitation" argumente l'anesthésiste qui ajoute que certaines personnes ont déjà été opérées plusieurs fois de cette manière. En revanche, l'hypnose n'est pas efficace pour la fin de l'opération, au moment de refermer la boîte crânienne : "le patient est très fatigué et n'entre pas bien dans la transe" ajoute le Dr Ilyess Zemmoura. Donc à ce moment-là les médecins ont recours à l'anesthésie générale.

Egalement utilisée pour d'autres types de chirurgies comme la tyroïde ou dans le cas de personnes intolérantes aux produits servant à les endormir, l'hypnose a donc fait ses preuves à Tours comme technique alternative dont les effets sont comparables à ceux d'une anesthésie locale. Le procédé a même séduit des professionnels suisses qui ont contacté le Dr Fournier afin de bénéficier de son expérience. En revanche, le praticien tourangeau reste le seul du CHU à être formé à l'hypnose, ne parvenant pas à convaincre ses collègues de sauter le pas.

 

Présidente de France EMDR-IMO, Présidente de l'Institut HYPNOTIM à Marseille. Responsable… En savoir plus sur cet auteur


Rédigé le Mardi 1 Mars 2016 à 00:05 | Lu 1218 fois modifié le Mardi 31 Mai 2016