Peinture: les 5 sens. Sophie Cohen pour la Revue Hypnose Thérapies Brèves



Chers lecteurs hypnothérapeutes, est-ce utile de préciser pourquoi ce genre de tableaux - car il s’agit bien d’un genre, j’aurai l’occasion d’y revenir un peu plus loin - a retenu mon attention ? Ne sommes-nous pas tous en permanence à « jouer », diagnostiquer et travailler avec poésie, avec les cinq sens : les nôtres et ceux de nos patients ?

Joyce Mills nous recommande d’établir un diagnostic en étudiant la façon dont le patient s’exprime sur les cinq sens, de sorte d’examiner où sont les blocages. Ou, dit autrement, de repérer les sens sur lesquels le patient se trouve en auto-hypnose négative. L’intervention du thérapeute visant à restaurer une auto-hypnose positive sur les sens qui seraient affectés, à remettre de la vie, de la fluidité là où il y a blocage.

Gaston Brosseau, lors de ses interventions, propose avec poésie et humour aux personnes qui viennent le consulter de « réinitialiser » leurs ressources sur les cinq sens1 de sorte d’être complètement présent, disponible à ce qui se passe ici et maintenant. Ce qui revient à dire que pour bénéficier de l’ensemble de nos ressources et pouvoir nous adapter aux situations de vies, il convient d’utiliser nos cinq sens qui nous donnent toutes les informations utiles. Et comme il dit lui- même, souvent à la fin de ses interventions, félicitant le patient du travail accompli : «C’est pas beau ça?».

Pourquoi représenter les cinq sens en peinture ?
Quelques mots d’histoire. Les « natures mortes » sont déjà représentées dans l’Antiquité. Elles nous renseignent sur la richesse de celui qui possède le tableau, la mosaïque, le décor mural dans sa villa.
Au Moyen Age, l’objet n’est présent qu’en tant qu’accessoire nécessaire à la compréhension d’une scène religieuse.
Au XVe siècle, il est un détail de la vie quotidienne, porteur d’un message.
C’est au début du XVIe siècle, avec la Renaissance, que l’on commence à peindre des « natures mortes » où la bourgeoisie exhibe la fierté de son opulence. On n’oublie pourtant pas le message religieux de tempérance, ni l’idée que cette prospérité s’est construite sous couvert de la bien- veillance divine.

Pour représenter les cinq sens, les femmes sont parfois utilisées (voir le tableau des cinq sens du peintre autrichien Hans Mackart 1840-1884) ; des objets le sont aussi. Lorsqu’on est face à des objets représentés, on a des natures dites « mortes ». Pour ma part, je préfère largement l’expression anglaise de natures « encore en vies » (Still Life). Devant un tel tableau, nous sommes face à une nature qui continue d’exister. En effet, comme chacun le sait, les oeuvres continuent de vivre et de se révéler dans l’œil de ceux qui les regardent.

Psychologue en libéral. Travaille également en relation avec des réseaux de soins qui accompagnent des personnes atteintes de douleurs chroniques et/ou de pathologies douloureuses. Partage sa passion pour l’hypnose au sein d’organismes de formation et de structures de soins.


Présidente de France EMDR-IMO, Présidente de l'Institut HYPNOTIM à Marseille. Responsable… En savoir plus sur cet auteur


Rédigé le Lundi 7 Décembre 2015 à 13:30 | Lu 543 fois modifié le Jeudi 5 Octobre 2017