11ème Forum de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves à Montpellier
C'est avec plaisir que je serai une des intervenantes du 11ème Forum de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves à Montpellier, organisé par le Dr Isabelle NICKLES, sur le thème:
Intégration des Mouvements Oculaires de type EMDR - IMO en thérapie, dans le cadre des psychotraumatismes. Acte 2 : Approche orientée ressource.
L'Acte 1 sera effectué par Laurent GROSS (qui d'ailleurs viendra en Mai chez Hypnotim à Marseille, animer une Master Class EMDR - IMO)
Les abstracts seront en ligne sur https://www.hypnose-ericksonienne.org/Forum-2019-Hypnose-Therapies-Breves-Montpellier_r56.html
Intégration des Mouvements Oculaires de type EMDR - IMO en thérapie, dans le cadre des psychotraumatismes. Acte 2 : Approche orientée ressource.
L'Acte 1 sera effectué par Laurent GROSS (qui d'ailleurs viendra en Mai chez Hypnotim à Marseille, animer une Master Class EMDR - IMO)
Les abstracts seront en ligne sur https://www.hypnose-ericksonienne.org/Forum-2019-Hypnose-Therapies-Breves-Montpellier_r56.html
CHTIP Collège d'Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris rentre à la CFHTB
Nous avons le plaisir de vous annoncer que le CHTIP Collège d'Hypnose et Thérapies Intégratives de Paris dirigé par Laurent GROSS, et aussi formateur Hypnotim, vient d'intégrer la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves.
Avec toutes nos félicitations à ce bel organisme de formation.
Avec toutes nos félicitations à ce bel organisme de formation.
Dr Philippe Pencalet: «Hypnose et auto-hypnose pour soulager la douleur, ça marche! » paru aux éditions Albin Michel
Douleur chronique (mal de dos, fibromyalgie, migraine, arthrose, névralgies...) ou douleur aiguë (soin dentaire ou médical, accouchement, règles douloureuses...) : saviez-vous qu'il est possible d'en venir à bout à l'aide de techniques naturelles ?
Le Dr Philippe Pencalet, neurochirurgien, nous explique comment, par l'hypnose et l'auto-hypnose, nous pouvons modifier la perception d'un message douloureux et réduire l'intensité de la douleur jusqu'à la supprimer. Le plus souvent, quelques séances suffisent et les résultats sont durables. Complémentaire des antidouleurs, l'hypnose permet très souvent d'en réduire les doses et de diminuer leurs effets indésirables.
Grâce à des exercices d'auto-hypnose et à des conseils adaptés à chaque type de douleur, le Dr Philippe Pencalet nous aider à puiser en nous les ressources nécessaires à la maîtrise de notre propre douleur.
Le Dr Philippe Pencalet est neurochirurgien et hypnothérapeute, ancien Interne et Assistant des Hôpitaux de Paris, docteur en neurosciences.Pratiquant la méditation et l'auto-hypnose depuis de nombreuses années, il a développé au fil du temps une prise en charge complète et une approche très originale du traitement de la douleur, tant en consultation qu'au bloc opératoire ou en coaching privé. Actuellement, il est aussi formateur dans les hôpitaux auprès de l'ensemble des personnels soignants, et auprès des dentistes.
Le Dr Philippe Pencalet, neurochirurgien, nous explique comment, par l'hypnose et l'auto-hypnose, nous pouvons modifier la perception d'un message douloureux et réduire l'intensité de la douleur jusqu'à la supprimer. Le plus souvent, quelques séances suffisent et les résultats sont durables. Complémentaire des antidouleurs, l'hypnose permet très souvent d'en réduire les doses et de diminuer leurs effets indésirables.
Grâce à des exercices d'auto-hypnose et à des conseils adaptés à chaque type de douleur, le Dr Philippe Pencalet nous aider à puiser en nous les ressources nécessaires à la maîtrise de notre propre douleur.
Le Dr Philippe Pencalet est neurochirurgien et hypnothérapeute, ancien Interne et Assistant des Hôpitaux de Paris, docteur en neurosciences.Pratiquant la méditation et l'auto-hypnose depuis de nombreuses années, il a développé au fil du temps une prise en charge complète et une approche très originale du traitement de la douleur, tant en consultation qu'au bloc opératoire ou en coaching privé. Actuellement, il est aussi formateur dans les hôpitaux auprès de l'ensemble des personnels soignants, et auprès des dentistes.
L’EMDR, une méthode rapide pour guérir efficacement de son passé - Madame Figaro - Sevin Rey
L’EMDR est une pyschothérapie reconnue dans le traitement du stress post-traumatique. Cette technique qui s'appuie sur les mouvements oculaires élargit son champ d'action à d'autres souffrances. Des spécialistes et des patientes en parlent.
«Avant l'EMDR, j'étais sur une jambe. Maintenant, je suis sur les deux et je peux avancer», affirme Martine, 45 ans. Elle raconte ses trop nombreux traumatismes avec une distance étonnante : violée à 9 ans, cette archéologue connaît le suicide de son meilleur ami quand elle est en CM2 et celui de son père lorsqu'elle a 13 ans. Pour guérir des ondes de choc de ces événements, Martine fait appel à celle que l'on présente comme la plus accélérée et efficace des thérapies contre le psycho-trauma : l'EMDR (eye movement desensitization and reprocessing ou désensibilisation, retraitement par les mouvements oculaires, en français).
Découverte en 1987 par la psychologue américaine Francine Shapiro, cette méthode utilise des séries de stimulations bilatérales alternées, consistant en des mouvements oculaires (balayage horizontal ou vertical) ou des tapotements pendant que la personne se remémore son passé traumatique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Inserm en France recommandent la technique pour le traitement du stress post-traumatique, mais l'EMDR étend son champ d'action à d'autres souffrances telles que le stress, la mauvaise estime de soi, les douleurs chroniques, les troubles du comportement alimentaires, les phobies etc.
Une thérapie à part entière
C’est mon histoire, mais elle ne me fait plus souffrir
«Certains réduisent l’EMDR à la phase pendant laquelle on demande au patient de bouger les yeux. Mais ce n'est pas le cas, il s'agit d'une thérapie à part entière en huit phases et les mouvements des yeux ne sont qu’un des éléments du protocole», prévient la psychothérapeute Eugénie Zara-Jouillat. Cependant, ce que les spécialistes appellent les «stimulations bilatérales alternées», c’est-à-dire le mouvement des yeux de gauche à droite ou bien les tapotements, sont au cœur de la thérapie. Ils permettraient de reprogrammer un cerveau bloqué sur un traumatisme pour ne faire de ce dernier qu'un mauvais souvenir qui appartient au passé.
Ainsi, Martine qui pensait qu'«avoir des tuiles était normal» et de sa faute, assure revivre après six mois de thérapie. «Je me sentais responsable de la mort de mon père. J’étais la seule à qui il pouvait parler, son suicide était forcément mon échec», se souvient-elle. «C’est mon histoire, mais elle ne me fait plus souffrir. Je me sens même renforcée d’avoir pu traverser tout ça», affirme-t-elle avec fierté aujourd’hui. Les mauvais souvenirs de Martine n’ont pas été effacés mais «retraités». En d'autres termes, réinterprétés par son cerveau.
Revivre son passé pour mieux le digérer
«Après s’être assuré que le patient est prêt à un retraitement EMDR, on va lui demander de se focaliser sur la situation qui le fait souffrir en regardant les pires images, les mots négatifs et les émotions qui remontent à la surface. Une fois que le souvenir est en place, on l’invite à suivre des yeux nos doigts ou bien on commence à lui tapoter les genoux. La personne va observer ce qu’il se passe en elle et faire des associations dans son esprit», détaille Eugénie Zara-Jouillat. On revit alors les émotions et sensations du traumatisme.
Cette réminiscence du passé est souvent déstabilisante et nécessite parfois de longues pauses. «C’était très dur», concède Sophie, 25 ans, traitée pour stress post-traumatique après l’attentat de Barcelone en août 2017. «Je pleurais, je tremblais», affirme de son côté Martine. Lors des premières phases de la thérapie, le praticien s'assure de la stabilité de la personne et de sa capacité à faire face à la violence du choc du passé que l'on essaye d'éviter et qui ressurgit en cabinet. «On met également en place un lieu sûr où la personne se sent en sécurité pour qu'elle puisse s'y réfugier quand cela devient trop pénible pour elle», souligne la psychothérapeute.
Élargir le champ de vision
Quand on est traumatisé, on oublie le contexte et on se focalise sur quelque chose de fragmenté
Le praticien continue les stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbations et soit mis à distance. C’est ainsi que vers la fin de la séance, Sophie se voit à Barcelone en train de sourire et prendre ses amis dans les bras. Martine quant à elle remarque l’éclat du soleil le jour du suicide de son père. «Je me suis rappelée qu’il faisait beau ce jour-là et j’ai entendu les oiseaux chanter, confie-t-elle. C’était comme si j’avais des œillères et un cerveau bloqué sur le traumatisme, et que l’EMDR avait enlevé ces œillères.»
«Quand on est traumatisé, on oublie le contexte et on se focalise sur quelque chose de fragmenté. Dans le cas de Martine, c’était peut-être le sang ou la vue de l’arme le jour du drame. Quand le retraitement se met en route, on voit la situation dans sa globalité», commente Eugénie Zara-Jouillat.
Six mois après son traitement, Sophie n'est plus hantée par les terroristes qu'elle voyait défiler chez elle. Martine, elle, a divorcé d'un mari qu'elle n'aimait pas, et a trouvé un emploi après de longues années sans travail.
De nombreuses hypothèses pour expliquer le "mystère"
Pas de magie, ni de miracle, les effets de l’EMDR s’observent sur les imageries médicales. «Grâce aux mouvements bilatéraux alternés, on active tout un tas de réseaux neuronaux de manière synchrone et ces nouveaux circuits permettent de restocker l’information sans la charge émotionnelle», explique Stéphanie Khalfa, docteure en neurosciences au CNRS. La chercheuse a pu montrer l'efficacité des stimulations bi-alternées sur les souris soumises à un traumatisme. «Nous les avons conditionnées à avoir peur en leur donnant une décharge électrique à chaque fois que l'on émettait un son spécifique. Elles ont ainsi commencé à avoir peur dès qu'elles entendaient le son alors qu'il n'y avait plus de choc électrique», détaille-t-elle. Au final, cette crainte a disparu plus rapidement chez les animaux soumis à des stimulation bi-alternées.
D’autres hypothèses sont émises depuis la découverte de la pratique il y a plus de trente ans. La première des pistes d’exploration établit un lien entre les mouvements oculaires produits pendant la phase de sommeil paradoxal et ceux que l’on provoque pendant l’EMDR. Comme le prouvent de nombreuses recherches, les rêves permettent d’intégrer les événements de la vie en les transférant du néocortex à l’hippocampe, impliqué dans la formation de la mémoire à long terme. En reproduisant les mêmes mouvements, l’EMDR permettrait un autre stockage de l’information traumatique.
Selon d‘autres théories, le fait de saturer la mémoire de travail du cerveau avec les mouvements des yeux permettrait au souvenir de devenir plus flou et de le décharger d’un point de vue émotionnel. De nombreuses autres hypothèses existent et des recherches sont encore en cours pour comprendre le mécanisme d'action.
Du trauma à l'événement de vie désagréable
Tandis que la science continue d'explorer les effets neurobiologiques de la thérapie EMDR, cette dernière se démocratise et est appliquée en traitement de diverses souffrances psychologiques. «Historiquement, l’EMDR a été utilisée pour traiter l’état de stress post-traumatique (ESPT), son usage a désormais été élargi aux événements difficiles de la vie ; deuil, séparation mais aussi eczéma, psoriasis ou douleurs chroniques, car derrière ces pathologies on retrouve souvent une cause psychologique», souligne Martin Teboul, neurophysiologiste de formation et président de l’association EMDR France.
Amélie, 29 ans, a par exemple consulté après un harcèlement moral sur son lieu de travail. «Mon patron me hurlait dessus en permanence. Je me disais que j'avais passé une bonne semaine quand je ne pleurais que trois jours», se rappelle-t-elle. En deux mois de thérapie, elle arrive à quitter son travail et se lance désormais en auto-entrepreneure. «J'ai repris confiance en moi et j'ai envie de consulter pour d'autres problématiques. L'EMDR m'a fait comprendre comment cette personne avait réussi à prendre l'ascendant sur moi et je voudrais refermer cette brèche qui est en moi», souligne-t-elle.
Une séance d’EMDR dure entre 60 et 90 minutes et son prix varie entre 75 et 150 euros. Le temps nécessaire à la guérison dépend de chacun. «Une personne qui fonctionne très bien, qui n'a jamais vu de psy de sa vie et qui ne veut plus prendre sa voiture après un accident de la route nécessitera probablement moins de séances qu'une personne à l'histoire complexe avec des traumatismes répétés», explique Eugénie Zara-Jouillat.
Difficile donc, de prévoir en avance combien de temps la thérapie peut durer, mais il est essentiel de bien choisir son thérapeute pour s'assurer de la qualité des soins. Hormis les séances spécifiques à l'EMDR, les praticiens doivent connaître l'ensemble du protocole qui permet au patient de guérir tout en se sentant en sécurité.
«Avant l'EMDR, j'étais sur une jambe. Maintenant, je suis sur les deux et je peux avancer», affirme Martine, 45 ans. Elle raconte ses trop nombreux traumatismes avec une distance étonnante : violée à 9 ans, cette archéologue connaît le suicide de son meilleur ami quand elle est en CM2 et celui de son père lorsqu'elle a 13 ans. Pour guérir des ondes de choc de ces événements, Martine fait appel à celle que l'on présente comme la plus accélérée et efficace des thérapies contre le psycho-trauma : l'EMDR (eye movement desensitization and reprocessing ou désensibilisation, retraitement par les mouvements oculaires, en français).
Découverte en 1987 par la psychologue américaine Francine Shapiro, cette méthode utilise des séries de stimulations bilatérales alternées, consistant en des mouvements oculaires (balayage horizontal ou vertical) ou des tapotements pendant que la personne se remémore son passé traumatique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Inserm en France recommandent la technique pour le traitement du stress post-traumatique, mais l'EMDR étend son champ d'action à d'autres souffrances telles que le stress, la mauvaise estime de soi, les douleurs chroniques, les troubles du comportement alimentaires, les phobies etc.
Une thérapie à part entière
C’est mon histoire, mais elle ne me fait plus souffrir
«Certains réduisent l’EMDR à la phase pendant laquelle on demande au patient de bouger les yeux. Mais ce n'est pas le cas, il s'agit d'une thérapie à part entière en huit phases et les mouvements des yeux ne sont qu’un des éléments du protocole», prévient la psychothérapeute Eugénie Zara-Jouillat. Cependant, ce que les spécialistes appellent les «stimulations bilatérales alternées», c’est-à-dire le mouvement des yeux de gauche à droite ou bien les tapotements, sont au cœur de la thérapie. Ils permettraient de reprogrammer un cerveau bloqué sur un traumatisme pour ne faire de ce dernier qu'un mauvais souvenir qui appartient au passé.
Ainsi, Martine qui pensait qu'«avoir des tuiles était normal» et de sa faute, assure revivre après six mois de thérapie. «Je me sentais responsable de la mort de mon père. J’étais la seule à qui il pouvait parler, son suicide était forcément mon échec», se souvient-elle. «C’est mon histoire, mais elle ne me fait plus souffrir. Je me sens même renforcée d’avoir pu traverser tout ça», affirme-t-elle avec fierté aujourd’hui. Les mauvais souvenirs de Martine n’ont pas été effacés mais «retraités». En d'autres termes, réinterprétés par son cerveau.
Revivre son passé pour mieux le digérer
«Après s’être assuré que le patient est prêt à un retraitement EMDR, on va lui demander de se focaliser sur la situation qui le fait souffrir en regardant les pires images, les mots négatifs et les émotions qui remontent à la surface. Une fois que le souvenir est en place, on l’invite à suivre des yeux nos doigts ou bien on commence à lui tapoter les genoux. La personne va observer ce qu’il se passe en elle et faire des associations dans son esprit», détaille Eugénie Zara-Jouillat. On revit alors les émotions et sensations du traumatisme.
Cette réminiscence du passé est souvent déstabilisante et nécessite parfois de longues pauses. «C’était très dur», concède Sophie, 25 ans, traitée pour stress post-traumatique après l’attentat de Barcelone en août 2017. «Je pleurais, je tremblais», affirme de son côté Martine. Lors des premières phases de la thérapie, le praticien s'assure de la stabilité de la personne et de sa capacité à faire face à la violence du choc du passé que l'on essaye d'éviter et qui ressurgit en cabinet. «On met également en place un lieu sûr où la personne se sent en sécurité pour qu'elle puisse s'y réfugier quand cela devient trop pénible pour elle», souligne la psychothérapeute.
Élargir le champ de vision
Quand on est traumatisé, on oublie le contexte et on se focalise sur quelque chose de fragmenté
Le praticien continue les stimulations jusqu’à ce que le souvenir ne génère plus de perturbations et soit mis à distance. C’est ainsi que vers la fin de la séance, Sophie se voit à Barcelone en train de sourire et prendre ses amis dans les bras. Martine quant à elle remarque l’éclat du soleil le jour du suicide de son père. «Je me suis rappelée qu’il faisait beau ce jour-là et j’ai entendu les oiseaux chanter, confie-t-elle. C’était comme si j’avais des œillères et un cerveau bloqué sur le traumatisme, et que l’EMDR avait enlevé ces œillères.»
«Quand on est traumatisé, on oublie le contexte et on se focalise sur quelque chose de fragmenté. Dans le cas de Martine, c’était peut-être le sang ou la vue de l’arme le jour du drame. Quand le retraitement se met en route, on voit la situation dans sa globalité», commente Eugénie Zara-Jouillat.
Six mois après son traitement, Sophie n'est plus hantée par les terroristes qu'elle voyait défiler chez elle. Martine, elle, a divorcé d'un mari qu'elle n'aimait pas, et a trouvé un emploi après de longues années sans travail.
De nombreuses hypothèses pour expliquer le "mystère"
Pas de magie, ni de miracle, les effets de l’EMDR s’observent sur les imageries médicales. «Grâce aux mouvements bilatéraux alternés, on active tout un tas de réseaux neuronaux de manière synchrone et ces nouveaux circuits permettent de restocker l’information sans la charge émotionnelle», explique Stéphanie Khalfa, docteure en neurosciences au CNRS. La chercheuse a pu montrer l'efficacité des stimulations bi-alternées sur les souris soumises à un traumatisme. «Nous les avons conditionnées à avoir peur en leur donnant une décharge électrique à chaque fois que l'on émettait un son spécifique. Elles ont ainsi commencé à avoir peur dès qu'elles entendaient le son alors qu'il n'y avait plus de choc électrique», détaille-t-elle. Au final, cette crainte a disparu plus rapidement chez les animaux soumis à des stimulation bi-alternées.
D’autres hypothèses sont émises depuis la découverte de la pratique il y a plus de trente ans. La première des pistes d’exploration établit un lien entre les mouvements oculaires produits pendant la phase de sommeil paradoxal et ceux que l’on provoque pendant l’EMDR. Comme le prouvent de nombreuses recherches, les rêves permettent d’intégrer les événements de la vie en les transférant du néocortex à l’hippocampe, impliqué dans la formation de la mémoire à long terme. En reproduisant les mêmes mouvements, l’EMDR permettrait un autre stockage de l’information traumatique.
Selon d‘autres théories, le fait de saturer la mémoire de travail du cerveau avec les mouvements des yeux permettrait au souvenir de devenir plus flou et de le décharger d’un point de vue émotionnel. De nombreuses autres hypothèses existent et des recherches sont encore en cours pour comprendre le mécanisme d'action.
Du trauma à l'événement de vie désagréable
Tandis que la science continue d'explorer les effets neurobiologiques de la thérapie EMDR, cette dernière se démocratise et est appliquée en traitement de diverses souffrances psychologiques. «Historiquement, l’EMDR a été utilisée pour traiter l’état de stress post-traumatique (ESPT), son usage a désormais été élargi aux événements difficiles de la vie ; deuil, séparation mais aussi eczéma, psoriasis ou douleurs chroniques, car derrière ces pathologies on retrouve souvent une cause psychologique», souligne Martin Teboul, neurophysiologiste de formation et président de l’association EMDR France.
Amélie, 29 ans, a par exemple consulté après un harcèlement moral sur son lieu de travail. «Mon patron me hurlait dessus en permanence. Je me disais que j'avais passé une bonne semaine quand je ne pleurais que trois jours», se rappelle-t-elle. En deux mois de thérapie, elle arrive à quitter son travail et se lance désormais en auto-entrepreneure. «J'ai repris confiance en moi et j'ai envie de consulter pour d'autres problématiques. L'EMDR m'a fait comprendre comment cette personne avait réussi à prendre l'ascendant sur moi et je voudrais refermer cette brèche qui est en moi», souligne-t-elle.
Une séance d’EMDR dure entre 60 et 90 minutes et son prix varie entre 75 et 150 euros. Le temps nécessaire à la guérison dépend de chacun. «Une personne qui fonctionne très bien, qui n'a jamais vu de psy de sa vie et qui ne veut plus prendre sa voiture après un accident de la route nécessitera probablement moins de séances qu'une personne à l'histoire complexe avec des traumatismes répétés», explique Eugénie Zara-Jouillat.
Difficile donc, de prévoir en avance combien de temps la thérapie peut durer, mais il est essentiel de bien choisir son thérapeute pour s'assurer de la qualité des soins. Hormis les séances spécifiques à l'EMDR, les praticiens doivent connaître l'ensemble du protocole qui permet au patient de guérir tout en se sentant en sécurité.
Pourquoi l'hypnose et la méditation pleine conscience s'installent à l'hôpital - Nice-Matin
Ces méthodes sont de plus en plus utilisées pour limiter la douleur des patients. Au centre hospitalier d'Antibes-Juan-les-Pins, le Dr Bouredji en constate les effets bénéfiques.
L'apport des médecines douces et autres techniques de relaxation est aujourd'hui incontestable. À tel point que des disciplines, à l'instar de l'hypnose et de la méditation pleine conscience, ont fait leur entrée à l'hôpital.
Et notamment au centre hospitalier d'Antibes-Juan-les-Pins. Le Dr Kenza Bouredji, onco-gériatre au sein de cet établissement, prend ainsi appui sur la méditation pleine conscience pour aider ses patients à mieux gérer leurs sensations et perceptions.
"ACCEPTER LA DOULEUR EST L'ANTIDOTE À LA SOUFFRANCE"
"La douleur est une expérience subjective et multidimensionnelle, alors que la souffrance est la réaction émotionnelle qui en découle. Cette dernière est en quelque sorte "le mal d'avoir mal", analyse le Dr Bouredji. Il est important d'aider les patients, notamment ceux qui souffrent de douleur chronique, parce qu'elle les accapare, déforme leur perception de la réalité. Elle engendre une tension permanente qui épuise physiquement et moralement. La méditation pleine conscience ne va pas supprimer la douleur mais aider l'individu à vivre avec. On apprend à cultiver une présence non réactive:c'est pour cela que l'on dit qu'accepter la douleur est l'antidote à la souffrance."
Le scientifique Jon Kabat-Zinn a créé le programme protocolisé MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction, soit réduction du stress par la pleine conscience) qui est largement utilisé dans des recherches cliniques. De nombreuses études ont mis en avant l'intérêt de la discipline.
"PLUS EFFICACE QU'UN PLACEBO"
"En 2008, il a été démontré qu'après 8 semaines de méditation, la zone du cerveau responsable des émotions positives augmente, il y a donc une modification structurelle du cortex préfrontal, résume l'onco-gériatre. Pratiquée quotidiennement, la méditation modifie donc la structure du cerveau et son fonctionnement.
Dans les années 1980, Jon Kabat-Zinn lui-même avait mis en évidence le fait que le ressenti de la douleur est moins désagréable chez les méditants alors que la douleur est la même, ils ont une meilleure habituation aux stimuli nociceptifs. On sait qu'un entraînement de 4 séances de 20 minutes peut diminuer le ressenti de la douleur, c'est plus efficace qu'un placebo."
Si cela fonctionne, ce n'est pas miraculeux, l'explication est rationnelle: il y a une régulation du processus d'anticipation. C'est-à-dire que la douleur est la même mais elle paraît moins insupportable et surtout, le retour à la normale intervient plus rapidement.
Dans cette optique, la méditation pleine conscience ne s'adresse bien sûr pas qu'aux malades. Il est tout à fait souhaitable d'acquérir les bases de la discipline afin de pouvoir s'en servir le jour où l'on fait effectivement face à la douleur.
L'apport des médecines douces et autres techniques de relaxation est aujourd'hui incontestable. À tel point que des disciplines, à l'instar de l'hypnose et de la méditation pleine conscience, ont fait leur entrée à l'hôpital.
Et notamment au centre hospitalier d'Antibes-Juan-les-Pins. Le Dr Kenza Bouredji, onco-gériatre au sein de cet établissement, prend ainsi appui sur la méditation pleine conscience pour aider ses patients à mieux gérer leurs sensations et perceptions.
"ACCEPTER LA DOULEUR EST L'ANTIDOTE À LA SOUFFRANCE"
"La douleur est une expérience subjective et multidimensionnelle, alors que la souffrance est la réaction émotionnelle qui en découle. Cette dernière est en quelque sorte "le mal d'avoir mal", analyse le Dr Bouredji. Il est important d'aider les patients, notamment ceux qui souffrent de douleur chronique, parce qu'elle les accapare, déforme leur perception de la réalité. Elle engendre une tension permanente qui épuise physiquement et moralement. La méditation pleine conscience ne va pas supprimer la douleur mais aider l'individu à vivre avec. On apprend à cultiver une présence non réactive:c'est pour cela que l'on dit qu'accepter la douleur est l'antidote à la souffrance."
Le scientifique Jon Kabat-Zinn a créé le programme protocolisé MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction, soit réduction du stress par la pleine conscience) qui est largement utilisé dans des recherches cliniques. De nombreuses études ont mis en avant l'intérêt de la discipline.
"PLUS EFFICACE QU'UN PLACEBO"
"En 2008, il a été démontré qu'après 8 semaines de méditation, la zone du cerveau responsable des émotions positives augmente, il y a donc une modification structurelle du cortex préfrontal, résume l'onco-gériatre. Pratiquée quotidiennement, la méditation modifie donc la structure du cerveau et son fonctionnement.
Dans les années 1980, Jon Kabat-Zinn lui-même avait mis en évidence le fait que le ressenti de la douleur est moins désagréable chez les méditants alors que la douleur est la même, ils ont une meilleure habituation aux stimuli nociceptifs. On sait qu'un entraînement de 4 séances de 20 minutes peut diminuer le ressenti de la douleur, c'est plus efficace qu'un placebo."
Si cela fonctionne, ce n'est pas miraculeux, l'explication est rationnelle: il y a une régulation du processus d'anticipation. C'est-à-dire que la douleur est la même mais elle paraît moins insupportable et surtout, le retour à la normale intervient plus rapidement.
Dans cette optique, la méditation pleine conscience ne s'adresse bien sûr pas qu'aux malades. Il est tout à fait souhaitable d'acquérir les bases de la discipline afin de pouvoir s'en servir le jour où l'on fait effectivement face à la douleur.