Chirurgie : l’hypnose, une alternative à l’anesthésie générale pratiquée en France depuis 2015 - Pourquoi Docteur ?
L’hypnose médicale va-t-elle un jour remplacer l’anesthésie générale dans les blocs opératoires ? Cette technique, qui combine l’hypnose à la sédation consciente (où les médicaments sont utilisés pour rendre le patient plus détendu tout en restant conscient) et à l’anesthésie locale pour bloquer la douleur, est régulièrement utilisée à l’Institut Curie, à Paris, où elle est expérimentée depuis 2015 par l’équipe du Dr Aurore Marcou, médecin anesthésiste réanimateur et hypnothérapeute.
De nombreuses études cliniques avaient déjà démontré l’intérêt de l’hypnose pour soulager les douleurs et l’anxiété liées à la maladie cancéreuse ou à ses traitements. Depuis trois ans, le Dr Marcou se sert régulièrement de cette technique lors d’opérations du cancer du sein, y compris pour des mastectomies partielles et totales, ainsi qu’en chirurgie ORL. Limitant le besoin en médicaments, l’hypnose aurait aussi comme avantage de réduire les effets indésirables de l’anesthésie générale et permettrait une meilleure récupération post-opératoire.
Lors du congrès Euroanaesthesia de Copenhague, au Danemark, le Dr Marcou et son équipe ont présenté leurs travaux qui, selon eux, montrent que l'hypnose est une alternative valable à l'anesthésie générale conventionnelle. "En minimisant les effets de l'anesthésie sur les fonctions vitales tout en préservant le bien-être des patients, elle contribue au développement durable de l'anesthésie", affirme la médecin anesthésiste.
Un confort pour 99% des patients
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de chercheurs a réalisé une étude rétrospective sur 150 patients ayant un cancer traité à l’Institut Curie entre 2011 et 2017 et dont les opérations ont été réalisées sous hypnosédation. En complément de l’hypnose, tous en reçu un approvisionnement en intraveineuse de rémifentanil, un analgésique qui permet aux patients d’être à l’aise. L'anesthésie locale ou locorégionale a été réalisée en fonction du type et de l'emplacement de la chirurgie, mais les patients sont restés conscients tout au long de la procédure.
Les chirurgies mammaires représentent 90% des chirurgies de l’étude, les 10% restants comprennent des chirurgies gynécologiques, des colposcopies et des chirurgies plastiques superficielles. La durée moyenne des interventions était de 60 minutes et la durée moyenne du séjour en salle de réveil était de 35 minutes. Les patients étaient âgés de 18 à 100 ans avec une moyenne de 60,5 ans, 22% avaient plus de 75 ans. Les individus ont été regroupés en fonction de la gravité de leur état, 2% d'entre eux ayant été classés comme présentant de graves défaillances cardiaques, respiratoires ou rénales qui remettaient sérieusement en question l'intérêt de l'utilisation de l'anesthésie générale traditionnelle.
Les auteurs ont découvert que dans 99% des cas, l'hypnose a été accueillie de manière confortable pour le patient comme pour le chirurgien. L'inconfort du patient s'est produit dans seulement deux cas, et dans ces deux cas, l'anesthésie générale a été rapidement et facilement mise en œuvre. Pour les auteurs, il est évident que "l'hypnose peut être proposée comme une alternative utile à l'anesthésie générale dans divers types de chirurgies, y compris les chirurgies mammaires majeures. En minimisant les effets de l'anesthésie, cette technique est particulièrement précieuse pour les patients vulnérables".
De nombreuses études cliniques avaient déjà démontré l’intérêt de l’hypnose pour soulager les douleurs et l’anxiété liées à la maladie cancéreuse ou à ses traitements. Depuis trois ans, le Dr Marcou se sert régulièrement de cette technique lors d’opérations du cancer du sein, y compris pour des mastectomies partielles et totales, ainsi qu’en chirurgie ORL. Limitant le besoin en médicaments, l’hypnose aurait aussi comme avantage de réduire les effets indésirables de l’anesthésie générale et permettrait une meilleure récupération post-opératoire.
Lors du congrès Euroanaesthesia de Copenhague, au Danemark, le Dr Marcou et son équipe ont présenté leurs travaux qui, selon eux, montrent que l'hypnose est une alternative valable à l'anesthésie générale conventionnelle. "En minimisant les effets de l'anesthésie sur les fonctions vitales tout en préservant le bien-être des patients, elle contribue au développement durable de l'anesthésie", affirme la médecin anesthésiste.
Un confort pour 99% des patients
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de chercheurs a réalisé une étude rétrospective sur 150 patients ayant un cancer traité à l’Institut Curie entre 2011 et 2017 et dont les opérations ont été réalisées sous hypnosédation. En complément de l’hypnose, tous en reçu un approvisionnement en intraveineuse de rémifentanil, un analgésique qui permet aux patients d’être à l’aise. L'anesthésie locale ou locorégionale a été réalisée en fonction du type et de l'emplacement de la chirurgie, mais les patients sont restés conscients tout au long de la procédure.
Les chirurgies mammaires représentent 90% des chirurgies de l’étude, les 10% restants comprennent des chirurgies gynécologiques, des colposcopies et des chirurgies plastiques superficielles. La durée moyenne des interventions était de 60 minutes et la durée moyenne du séjour en salle de réveil était de 35 minutes. Les patients étaient âgés de 18 à 100 ans avec une moyenne de 60,5 ans, 22% avaient plus de 75 ans. Les individus ont été regroupés en fonction de la gravité de leur état, 2% d'entre eux ayant été classés comme présentant de graves défaillances cardiaques, respiratoires ou rénales qui remettaient sérieusement en question l'intérêt de l'utilisation de l'anesthésie générale traditionnelle.
Les auteurs ont découvert que dans 99% des cas, l'hypnose a été accueillie de manière confortable pour le patient comme pour le chirurgien. L'inconfort du patient s'est produit dans seulement deux cas, et dans ces deux cas, l'anesthésie générale a été rapidement et facilement mise en œuvre. Pour les auteurs, il est évident que "l'hypnose peut être proposée comme une alternative utile à l'anesthésie générale dans divers types de chirurgies, y compris les chirurgies mammaires majeures. En minimisant les effets de l'anesthésie, cette technique est particulièrement précieuse pour les patients vulnérables".
NÎMES Le CHU Carémeau convaincu par l’hypnose - Objectif Gard
Depuis plus de 10 ans, le CHU de Nîmes utilise l'hypnose dans le cadre de soins, notamment en gynécologie et même en pédiatrie.
Pour promouvoir le 7ème congrès international sur l'hypnose et la douleur qui se tient dans un mois à Saint-Malo, le CHU Carémeau de Nîmes a été choisi pour parler de cet outil thérapeutique. L'établissement hospitalier est précurseur dans ce domaine et l'utilise depuis près de 10 ans.
Quand on parle d'hypnose, dans l'imaginaire collectif on pense au magicien à tendance sorcier avec son pendule qui nous fixe dans les yeux. En médecine, l'hypnose existe aussi et le principe est le même : faire voyager la personne en lui donnant l'impression d'être ailleurs mais sans bouger. Dans le but de faire passer la douleur d'une coloscopie ou de points de suture chez les enfants, en utilisant au minimum des produits médicamenteux.
C'est le docteur Guylaine Tran, en 2008, qui a été une des premières à expérimenter l'hypnose à l’hôpital de Nîmes, comme solution pour éviter la douleur. Implantée dans plusieurs services comme la gynécologie, l'ORL, l'oncologie et la pédiatrie, la tendance est à la propagation de cette pratique grâce à des sessions de formation dédiées au personnel soignant.Plus de trente sont ainsi formés chaque année. Un diplôme spécialité hypnose-médicamenteuse est désormais disponible en lien avec l'université de Montpellier.
"On va principalement utiliser l'hypnose pour les endoscopies. Des personnes viennent de Perpignan et même de Toulon pour profiter cette technique", détaille le docteur Tran. De manière concrète, l'hypnose va être utilisée comme alternative aux produits anesthésiants ou parfois simplement associée. Le docteur évoque deux aspects à pratiquer l'hypnose : "redonner de l'humanité aux soins en reconnectant le patient à ses propres ressources et un avantage medico-économique." Avec l'hypnose, qui va de pair avec la chirurgie ambulatoire, le patient est vraiment acteur de son soin . "Il ressort avec une énergie supplémentaire", conclut Guylaine Tran.
Qui de mieux placé pour donner son ressenti qu'un patient, endormi à trois reprises par l'hypnose. "Je ne voulais pas subir les effets secondaires des produits chimiques. Avec l'hypnose, on se retrouve dans un état second, à la fois ici et ailleurs", témoigne Aimé Fages, 74 ans. Une technique qui s'applique également avec les enfants.
Le professeur Tu-Anh Tran part du principe que la médecine est un concept global où il faut prendre en compte la dimension psychologique pour soigner l'homme. "L'hypnose, c'est exploiter les capacités psychiques de l'humain. On vous transporte dans un contexte qui vous fait du bien pour oublier la douleur", résume le chirurgien pédiatre. Une formule qui résonne d'autant plus chez l'enfant où il est nécessaire de détourner son esprit de la douleur.
En pédiatrie, l'hypnose ne se résume pas à raconter une histoire aux enfants. Cela s'inscrit dans un processus global pour le faire voyager et le mettre en confiance dès son arrivée à l’hôpital. "Tout est imagé, avec des super-héros dessinés sur les murs. Tout est fait comme dans un conte de fées", explique le professeur. C'est tout une atmosphère qui se crée et qui est maintenue par tout le personnel avec un vocabulaire et des gestes spéciaux. "Tout le monde y gagne, parce que ce contexte de rêve fait secréter au corps de l'endorphine qui aporte une sensation de bien-être".
La tête se trouve sur la plage ou en train de nager avec les dauphins alors que le corps subit une intervention médicale. Des résultats positifs pour l'hypnose qui risquent de captiver l'attention de d'autres professeurs pour l'implanter dans leur service.
Corentin Corger
Pour promouvoir le 7ème congrès international sur l'hypnose et la douleur qui se tient dans un mois à Saint-Malo, le CHU Carémeau de Nîmes a été choisi pour parler de cet outil thérapeutique. L'établissement hospitalier est précurseur dans ce domaine et l'utilise depuis près de 10 ans.
Quand on parle d'hypnose, dans l'imaginaire collectif on pense au magicien à tendance sorcier avec son pendule qui nous fixe dans les yeux. En médecine, l'hypnose existe aussi et le principe est le même : faire voyager la personne en lui donnant l'impression d'être ailleurs mais sans bouger. Dans le but de faire passer la douleur d'une coloscopie ou de points de suture chez les enfants, en utilisant au minimum des produits médicamenteux.
C'est le docteur Guylaine Tran, en 2008, qui a été une des premières à expérimenter l'hypnose à l’hôpital de Nîmes, comme solution pour éviter la douleur. Implantée dans plusieurs services comme la gynécologie, l'ORL, l'oncologie et la pédiatrie, la tendance est à la propagation de cette pratique grâce à des sessions de formation dédiées au personnel soignant.Plus de trente sont ainsi formés chaque année. Un diplôme spécialité hypnose-médicamenteuse est désormais disponible en lien avec l'université de Montpellier.
"On va principalement utiliser l'hypnose pour les endoscopies. Des personnes viennent de Perpignan et même de Toulon pour profiter cette technique", détaille le docteur Tran. De manière concrète, l'hypnose va être utilisée comme alternative aux produits anesthésiants ou parfois simplement associée. Le docteur évoque deux aspects à pratiquer l'hypnose : "redonner de l'humanité aux soins en reconnectant le patient à ses propres ressources et un avantage medico-économique." Avec l'hypnose, qui va de pair avec la chirurgie ambulatoire, le patient est vraiment acteur de son soin . "Il ressort avec une énergie supplémentaire", conclut Guylaine Tran.
Qui de mieux placé pour donner son ressenti qu'un patient, endormi à trois reprises par l'hypnose. "Je ne voulais pas subir les effets secondaires des produits chimiques. Avec l'hypnose, on se retrouve dans un état second, à la fois ici et ailleurs", témoigne Aimé Fages, 74 ans. Une technique qui s'applique également avec les enfants.
Le professeur Tu-Anh Tran part du principe que la médecine est un concept global où il faut prendre en compte la dimension psychologique pour soigner l'homme. "L'hypnose, c'est exploiter les capacités psychiques de l'humain. On vous transporte dans un contexte qui vous fait du bien pour oublier la douleur", résume le chirurgien pédiatre. Une formule qui résonne d'autant plus chez l'enfant où il est nécessaire de détourner son esprit de la douleur.
En pédiatrie, l'hypnose ne se résume pas à raconter une histoire aux enfants. Cela s'inscrit dans un processus global pour le faire voyager et le mettre en confiance dès son arrivée à l’hôpital. "Tout est imagé, avec des super-héros dessinés sur les murs. Tout est fait comme dans un conte de fées", explique le professeur. C'est tout une atmosphère qui se crée et qui est maintenue par tout le personnel avec un vocabulaire et des gestes spéciaux. "Tout le monde y gagne, parce que ce contexte de rêve fait secréter au corps de l'endorphine qui aporte une sensation de bien-être".
La tête se trouve sur la plage ou en train de nager avec les dauphins alors que le corps subit une intervention médicale. Des résultats positifs pour l'hypnose qui risquent de captiver l'attention de d'autres professeurs pour l'implanter dans leur service.
Corentin Corger
L’hypnose au secours de l’infertilité - Santé Magazine
Sous hypnose, le corps et l’esprit se relâchent totalement. Cette discipline est aujourd’hui de plus en plus sollicitée par des femmes inquiètes de ne pas tomber enceintes. Les patientes affrontent leurs peurs et leurs blocages. Quelque chose se dénoue en elles.
L’hypnose est aujourd’hui reconnue dans certaines indications (anesthésie, arrêt du tabac…). Mais dans le traitement de l’infertilité, elle doit encore faire ses preuves.
L'hypnose, pour les femmes bénéficiant d’une fécondation in vitro
En 2006, une étude israélienne a montré que le taux de grossesse était plus élevé lorsque, en cours de fécondation in vitro, le transfert d’embryon se passait sous hypnose. Un travail intéressant, mais insuffisant pour convaincre. Le Dr Paul Cohen-Bacrie, biologiste de la reproduction et directeur du laboratoire d’Eylau (Paris), a tenté l’expérience. Un membre de son équipe était formé à l’hypnose. « Nous avons essayé avec quelques patientes nerveuses et stressées, au moment du replacement de l’embryon.
Chez les femmes qui ont un col de l’utérus légèrement coudé, l’effet relaxant de l’hypnose aide à le redresser, ce qui favorise l’implantation et améliore sans doute le taux de réussite. L’hypnose se pratique déjà dans des centres d’assistance médicale à la procréation (AMP) en Suisse, en Autriche et en Allemagne », dit le Dr Cohen-Bacrie.
Pour les femmes anxieuses dont l’infertilité n’a pas de cause médicale
En dehors de l’AMP, les hypnothérapeutes sont sollicités par des jeunes femmes inquiètes de ne pas tomber enceintes. « Elles viennent nous voir quand on n’a pas trouvé de causes médicales à leur infertilité », précise le Dr Jean-Marc Benhaïem, membre de l’Association française pour l’étude de l’hypnose médicale. Beaucoup sont hyperactives et tentent de maîtriser tous les aspects de leur vie. « Or, quand on cherche à contrôler l’humain, comme la conception d’un bébé, il vous échappe », ajoute le Dr Benhaïem.
Consultation d’hypnose pour infertilité : comment ça se passe ?
En agissant sur des blocages inconscients, l’hypnose peut contribuer à augmenter les chances de tomber enceinte. Certaines femmes sont particulièrement concernées.
- Vous avez peur de la grossesse, de l’accouchement et de ne pas être une bonne mère. - Vous êtes hyperactive et débordée de travail : il ne reste pas beaucoup de place dans votre emploi du temps pour l’arrivée d’un bébé. - Vous cherchez à tout contrôler, y compris la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde.
Accepter de perdre le contrôle
« On commence par faire un bilan d’infertilité sur le plan médical pour vérifier qu’il n’y a pas de cause connue. Puis, je demande à la patiente comment elle explique ce blocage. Certaines ont l’impression que les parois de leur utérus sont trop lisses et que l’embryon ne peut pas s’accrocher. Pour d’autres, la conjonction de la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule leur paraît trop compliquée », explique le Dr Jean-Marc Benhaïem, membre de l’Association française pour l’étude de l’hypnose médicale.
A partir de là, la patiente est mise sous hypnose. Elle accepte de perdre le contrôle et de se laisser aller, guidée par la voix du thérapeute. « Je pars des croyances ou des sensations propres à chaque patiente. Par exemple, je l’amène à imaginer que la muqueuse de l’utérus crée un nid pour accueillir l’embryon. Avec celles qui ont la sensation d’être nouées, on essaie de relâcher et de desserrer le ventre », précise le Dr Benhaïem.
A quel rythme les séances d’hypnose ?
En général, trois séances sont proposées, à une semaine d’intervalle. Chacune dure environ 45 minutes. Elles peuvent avoir lieu à n’importe quel moment du cycle menstruel. « Mais si après trois cycles, il ne s’est rien passé. Il vaut mieux arrêter », conseille le Dr Benhaïem.
L’hypnose est aujourd’hui reconnue dans certaines indications (anesthésie, arrêt du tabac…). Mais dans le traitement de l’infertilité, elle doit encore faire ses preuves.
L'hypnose, pour les femmes bénéficiant d’une fécondation in vitro
En 2006, une étude israélienne a montré que le taux de grossesse était plus élevé lorsque, en cours de fécondation in vitro, le transfert d’embryon se passait sous hypnose. Un travail intéressant, mais insuffisant pour convaincre. Le Dr Paul Cohen-Bacrie, biologiste de la reproduction et directeur du laboratoire d’Eylau (Paris), a tenté l’expérience. Un membre de son équipe était formé à l’hypnose. « Nous avons essayé avec quelques patientes nerveuses et stressées, au moment du replacement de l’embryon.
Chez les femmes qui ont un col de l’utérus légèrement coudé, l’effet relaxant de l’hypnose aide à le redresser, ce qui favorise l’implantation et améliore sans doute le taux de réussite. L’hypnose se pratique déjà dans des centres d’assistance médicale à la procréation (AMP) en Suisse, en Autriche et en Allemagne », dit le Dr Cohen-Bacrie.
Pour les femmes anxieuses dont l’infertilité n’a pas de cause médicale
En dehors de l’AMP, les hypnothérapeutes sont sollicités par des jeunes femmes inquiètes de ne pas tomber enceintes. « Elles viennent nous voir quand on n’a pas trouvé de causes médicales à leur infertilité », précise le Dr Jean-Marc Benhaïem, membre de l’Association française pour l’étude de l’hypnose médicale. Beaucoup sont hyperactives et tentent de maîtriser tous les aspects de leur vie. « Or, quand on cherche à contrôler l’humain, comme la conception d’un bébé, il vous échappe », ajoute le Dr Benhaïem.
Consultation d’hypnose pour infertilité : comment ça se passe ?
En agissant sur des blocages inconscients, l’hypnose peut contribuer à augmenter les chances de tomber enceinte. Certaines femmes sont particulièrement concernées.
- Vous avez peur de la grossesse, de l’accouchement et de ne pas être une bonne mère. - Vous êtes hyperactive et débordée de travail : il ne reste pas beaucoup de place dans votre emploi du temps pour l’arrivée d’un bébé. - Vous cherchez à tout contrôler, y compris la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde.
Accepter de perdre le contrôle
« On commence par faire un bilan d’infertilité sur le plan médical pour vérifier qu’il n’y a pas de cause connue. Puis, je demande à la patiente comment elle explique ce blocage. Certaines ont l’impression que les parois de leur utérus sont trop lisses et que l’embryon ne peut pas s’accrocher. Pour d’autres, la conjonction de la rencontre entre le spermatozoïde et l’ovule leur paraît trop compliquée », explique le Dr Jean-Marc Benhaïem, membre de l’Association française pour l’étude de l’hypnose médicale.
A partir de là, la patiente est mise sous hypnose. Elle accepte de perdre le contrôle et de se laisser aller, guidée par la voix du thérapeute. « Je pars des croyances ou des sensations propres à chaque patiente. Par exemple, je l’amène à imaginer que la muqueuse de l’utérus crée un nid pour accueillir l’embryon. Avec celles qui ont la sensation d’être nouées, on essaie de relâcher et de desserrer le ventre », précise le Dr Benhaïem.
A quel rythme les séances d’hypnose ?
En général, trois séances sont proposées, à une semaine d’intervalle. Chacune dure environ 45 minutes. Elles peuvent avoir lieu à n’importe quel moment du cycle menstruel. « Mais si après trois cycles, il ne s’est rien passé. Il vaut mieux arrêter », conseille le Dr Benhaïem.