Hypnose & Médias Mars-Avril 2018



Hypnose & Médias Mars-Avril 2018

DE L’AISANCE A LA NAISSANCE : pratique de l’hypnose en anesthésie obstétricale - Pediatre online

Article écrit par le Dr Jean Michel Hérin, anesthésiste à la Clinique Sainte- Anne à Strasbourg
Extraits

On demande souvent quelle est la différence entre des techniques comme la relaxation, la sophrologie, et l’hypnose. La différence fondamentale est que l’état d’hypnose correspond à un état de dissociation. « Vous savez, quand vous conduisez votre voiture et que vous faites un trajet régulier, qui ne vous demande pas de concentration, que vous faites comme automatiquement, comme du travail à la maison par exemple, il vous arrive d’arriver à destination et de n’avoir aucun souvenir du trajet. D’un côté vous avez pensé à vos prochaines vacances, ou bien à votre dernière soirée entre amis, à votre liste de courses … et pourtant, en même temps, de l’autre côté, vous avez conduit, passé les vitesses, débrayé, freiné, vous étiez capable de vous arrêter au feu rouge, d’éviter un piéton traversant brusquement … vous étiez dissociée » …En général il s’agit d’une expérience plutôt agréable, « confortable », accompagnée d’une abolition de la notion du temps écoulé pendant ce moment. Je me demande s’il ne serait pas plus intéressant de remplacer ce paragraphe par le texte à la fin en annexe qui est une induction de transe pour la réalisation d’une péridurale

Pourquoi faire de l’hypnose ?
« L’hypnose commence au moment où s’établit la relation d’écoute, de respect et de prise en compte de la demande des patients » comme le dit J. Zeidan. Faire de l’hypnose tout simplement parce cela apporte du confort et que l’état hypnotique nous met en contact direct avec notre inconscient. Cet inconscient n’a rien à voir avec l’inconscient de Freud, lieu de refoulements. Il s’agit là d’un réservoir de ressource et d’apprentissages, apprentissages individuels mais aussi d’apprentissages socioculturels ; raison pour laquelle, à new York par exemple, les femmes issues de la communauté italienne ou hispanique ne vivent pas et n’expriment pas l’accouchement de la même manière que les « WASP » (white anglosaxon protestant). La future partu riante ( !) peut ainsi aller puiser dans cet inconscient tout ce qui peut lui être utile pour l’accouchement.

Qui peut faire de l’hypnose ?
Toute personne formée : médecin, sage femme, IADE, IBODE, kinésithérapeute et surtout les patientes elles même ! L’état hypnotique est un état physiologique nécessaire à l’homéostasie psychique humain : nous passons par des « phases hypnotiques » régulièrement, ce qui permet à notre inconscient, un peu comme les ordinateurs, de faire les mises à jours et les sauvegardes. En fait tout praticien fait de l’hypnose comme Monsieur Jourdain fait de la prose, nous savons tous chanter mais si nous prenons des cours de solfège et de chant nous chantons mieux.

Quand faire de l’hypnose dans un contexte obstétrical ?
L’anesthésiste pratiquant l’hypnose peut en faire en salle d’accouchement, pendant la pose de péridurale. Il peut aussi en faire pendant un « accouchement par césarienne », et j’insiste sur la terminologie « accouchement par césarienne ». L’hypnose peut être utile lors de manœuvres endo-utérines telles que révision utérine, délivrance artificielle, ainsi qu’en salle de réveil, en post partum et lors du retour à domicile. En fait on peut tout le temps faire appel à l’une ou l’autre des techniques hypnotiques pour se ressourcer, retrouver du confort !

Comment faire de l’hypnose ?
Le principe est simple : désactiver le cerveau gauche, cerveau numérique, scientifique et pragmatique, et activer le cerveau droit, plutôt analogique, artiste et rêveur. On bloque le cerveau gauche en appliquant des techniques telles que fixation de l’attention sur un point précis, la saturation, la confusion. On active les cerveau droit en utilisant un langage métaphorique, des sensations Visuelles, Auditives, Kinesthésiques et Olfactives : le fameux VAKO.

Quelles sont les particularités de l’hypnose en obstétrique ?
La parturiente arrivant en salle de naissance est en transe hypnotique, mais il s’agit d’une « transe négative », « inconfortable ». Le but est de la faire passer rapidement dans une transe agréable. Le médecin anesthésiste, appelé pour une péridurale, prend en charge une patiente inconnue dans un contexte d’urgence algique souvent intense. Il s’agit alors d’installer alors une transe dans les plus brefs délais afin d’effectuer des gestes techniques précis dans les meilleures conditions. La patiente tournant le dos au médecin pendant la pose de la péridurale il est difficile d’observer les signes classiques d’entrée en transe hypnotique. Quand la patiente rentre en transe hypnotique on constate une immobilité, une diminution de la fréquence respiratoire, sur laquelle on peut se baser pour faire du pacing. La fréquence cardiaque maternelle, et éventuellement fœtale, la pression artérielle ont tendance à diminuer. La patiente ne réagit pas lors de la désinfection cutanée (l’antiseptique est «légèrement frais » et non pas « froid »), lors de l’anesthésie locale (« ça peut picoter légèrement » et non « je vous pique »), lors de l’introduction de l’aiguille de Tuohy (« je vous invite à rester bien immobile » plutôt que « ne bougez pas »)… Il est intéressant de noter que les besoins en anesthésiques locaux ont tendance à être moindres chez les patientes bénéficiant de la pose d’une péridurale sous hypnose et que l’on bénéficie d’une meilleure stabilité hémodynamique.

Hypnose et post partum
Le médecin anesthésiste intervient peu en post partum. Cependant l’hypnose est un outil intéressant pour la prise en charge des douleurs après l’accouchement, ainsi que pour les phénomènes liés à l’allaitement.
Hypnose et vomissements gravidiques
Survenant souvent dans un contexte psychologique particulier les vomissement gravidiques ont pu se voir dans certains cas améliorés par la question magique, ou par des métaphores.

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Syndrome de stress post-traumatique : définition, symptômes, traitements - Marie Claire

Stress post-traumatique : comment s’en sortir ?Par Sylvia Vaisman

Flashbacks incessants, cauchemars, attaques de panique… Après un événement violent, le trauma peut être si important que la vie quotidienne devient difficile. Mieux vaut se faire aider rapidement pour ne pas laisser l’anxiété et la dépression s’enraciner.Le syndrome de stress post-traumatique est un désordre psychologique à prendre au sérieux. Il peut apparaître suite à un viol, un accident de la route, une prise d’otage ou un attentat terroriste.Les symptômes ne sont pas forcément immédiats : ils surgissent parfois quelques semaines, voire plusieurs mois, après l’événement traumatique.

Les troubles restent mineurs chez certains, mais ils génèrent une véritable souffrance et une altération du comportement social chez les personnes plus vulnérables, en raison d’un deuil ou d’une anxiété préexistante.Syndrome de stress post-traumatique : les signes qui doivent alerter La victime connaît souvent un syndrome de répétition. Elle revit mentalement sous forme de flashs la scène dramatique durant le jour, mais aussi au cours de la nuit en faisant des cauchemars à répétition. Sur le qui-vive, elle sursaute souvent pour un rien et se retrouve en proie à des crises d’angoisse inextricables. Des phobies, des obsessions, des colères explosives, des troubles alimentaires ou une hypochondrie peuvent également se développer.Si ces troubles durent plus d’un mois, il faut impérativement consulter afin de ne pas sombrer dans la dépression ou dans un état d’anxiété généralisé. Une prise en charge en deux tempsAprès un attentat ou un gigantesque carambolage, une cellule d’urgence médico-psychologique est désormais immédiatement mise en place pour que les personnes présentes – choquées mais pas forcément blessées – digèrent au plus vite le trauma.

Certains individus sont dans un état de stupeur, d’autres de torpeur, qui ne présage pas de la manière dont elles surmonteront ultérieurement ce choc psychique. Il est nécessaire de rassurer au plus vite, puis de débriefer l’événement un à deux jours plus tard, une fois la sidération passée. Plus la prise ne charge est précoce, plus le risque de développer un stress post-traumatique chronique est faible.Si aucun accompagnement psychologique n’a pas été entrepris précocement, comme cela est souvent le cas après un traumatisme individuel, ou si l’événement violent laisse des traces tenaces dans le cerveau et le corps, il faut se faire aider dans la durée pour parvenir à mettre l’événement à distance, reprendre confiance en soi et dissoudre l’anxiété.Des médicaments antidépresseurs peuvent être prescrits sur une courte période, mais ils ne sont pas une solution à long terme. Et les anxiolytiques sont contre-indiqués. "Ils pourraient même allonger le temps nécessaires pour se remettre d’un événement potentiellement traumatisant", suggère l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Une psychothérapie est d’un plus grand secours pour sortir de l’emprise du trauma, associée à d’autres méthodes comme la sophrologie pour lutter contre les manifestations du stress (insomnie, hypervigilance,…) ou l’hypnose pour revivre plus sereinement le trauma et s’en détacher peu à peu.

L’EMDR, une technique thérapeutique de plus en plus prisée
L'EMDR - Eye Mouvement Desensitization and Reprocessing en anglais - est actuellement reconnue comme l’une des méthodes thérapeutiques les plus efficaces pour alléger la charge émotionnelle liée à un traumatisme devenu chronique.Elle repose sur une stimulation oculaire alternée (œil gauche/œil droite) visant à retraiter le souvenir traumatique, à le déraciner du cerveau émotionnel. Le travail peut également être réalisé avec des stimulations alternées sur les jambes – à l’aide de tapotements - ou avec des sons qui basculent d’une oreille à l’autre, pendant que le patient se remémore le trauma."C’est un outil puissant de restructuration cognitive qui amène à réinterpréter l’événement", estime le Dr Christophe Bagot, qui pratique l’EMDR avec ses patients. En 5 à 10 séances, un trauma omniprésent se métamorphose ainsi en un simple souvenir. Il n’est pas effacé de la mémoire mais il n’empoisonne plus le présent.

NDLR: Une formation EMDR-IMO sur Marseille, est prévue courant 2019 dans notre institut Hypnotim...

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Anesthésie sous hypnose à Colmar

Depuis près de 15 ans, l’hypnose est utilisée à tous les niveaux d’intervention au Pôle femme mère enfant de Colmar. Dans certains cas, elle permet d’éviter l’anesthésie générale chez l’enfant. Mais la plupart du temps, elle est utilisée comme outil de gestion du stress. Reportage un jour d’opération avec Louis, Younès, Eliott et leurs parents.

Un lundi après-midi au service d’anesthésie de Pasteur 2, Sylvie (*) est nerveuse. Son petit Eliott, 8 mois, va se faire opérer pour la première fois, dans dix jours : « Je suis terrorisée par l’anesthésie… J’ai peur qu’il ne se réveille pas ! » Eliott va en effet vivre sa première anesthésie générale, comme tous les autres enfants présents dans la salle d’attente d’Imelda Haehnel-Schwartz, médecin anesthésiste aux Hôpitaux civils de Colmar (HCC). C’est la règle en pédiatrie : même pour une intervention bénigne, les enfants sont complètement endormis, par mesure de sécurité. À Colmar, pourtant, il est possible dans certains cas d’éviter l’anesthésie générale grâce à l’utilisation de l’hypnose (lire ci-contre). Dans son bureau coloré et parsemé de jouets pour enfants, Imelda Haehnel-Schwartz connaît les craintes des parents concernant l’anesthésie et utilise, dès le premier rendez-vous, des techniques hypnotiques pour les rassurer.

Des mots doux
Elle mène son interrogatoire de routine comme une conversation, adaptant les questions à chacun des patients. À Louis, 10 ans, elle demande de choisir le goût du « gaz magique » (une vapeur anesthésiante) qui va l’aider à s’endormir. Ce sera « spaghetti bolognaise » ! À ce stade de la prise en charge, c’est par le choix des mots que l’hypnose, dite conversationnelle, est introduite. « Au lieu de dire opérer, qui fait penser tout de suite à un bistouri qui coupe, on dit soigner, un mot plus doux, qui veut dire la même chose. J’ajoute bien soigner car cela rassure sans être obligé d’expliquer que ça va bien se passer. » Dans le même ordre d’idées, la perfusion, qui prend le relais du masque pendant l’opération, devient une « fontaine à médicaments ». Des techniques découvertes il y a 15 ans maintenant par le docteur Schwartz auprès de l’anesthésiste belge Marie-Elisabeth Faymonville, qui dirige le Centre de la douleur de Liège. L’hypnose a depuis fait boule de neige au sein du personnel du Parc, l’ancien pôle femme mère enfant de Colmar devenu Pasteur 2 en novembre dernier.


« Halluciner » une odeur
Dix jours plus tard, un vendredi matin au bloc opératoire de Pasteur 2. Imelda Haehnel-Schwartz se prépare à endormir les patients qu’elle a rencon-trés il y a dix jours. Ce jour-là, il n’y a pas d’anesthésie locale au programme. Tous les enfants seront endormis. Louis, qui faisait le pitre dans le bureau de l’anesthésiste, n’en mène pas large ce matin. « Il n’a pas réussi à s’endormir hier soir… » , confie sa mère, restée à l’accueil de jour.

Dans la salle d’opération du pôle médico-technique de Pasteur 2, Imelda Haehnel-Schwartz s’apprête à utiliser l’hypnose pour que Louis « hallucine » l’odeur de spaghetti bolognaise qu’il aime tant. Le but : faire oublier au garçon l’odeur peu agréable du Sevorane, la vapeur anesthésiante qui permettra d’endormir l’enfant au masque. « Tu es dans la cuisine, avec ta maman, et on coupe les oignons », raconte le docteur Schwartz, tandis que les infirmières de bloc opératoire (Ibode) préparent les instruments chirurgicaux, en prévision de l’arrivée du docteur Geiss, qui opérera Louis. « Il s’agit d’une induction hypnotique, décode Imelda Haehnel-Schwartz. J e lui propose de se dissocier, de se retrouver dans la cuisine, avec sa maman, pour préparer la sauce bolognaise. Quand on commencera à envoyer le Sevorane dans le masque, pour lui, ce sera l’odeur de la sauce bolognaise. » Au réveil, Louis est en effet tout étonné d’apprendre qu’il n’a respiré que du gaz anesthésiant. Pour lui, l’odeur de la sauce bolognaise était bien réelle.

Unique dans le Haut-Rhin
« L’hypnose n’est pas une technique d’anesthésie, mais elle permet de relâcher l’enfant » , estime le docteur Stephan Geiss. Son service de chirurgie pédiatrique est le seul dans le Haut-Rhin à pouvoir, grâce à l’hypnose, opérer des enfants sous anesthésie locale simple, « surtout pour de la chirurgie cutanée ». Cette technique, qui mériterait d’être étendue, bute principalement sur « le temps et l’argent. Car l’hypnose est chronophage, il faut au moins 45 minutes pour préparer l’enfant alors que je mets dix minutes à faire une anesthésie locale » , calcule le docteur Geiss. Créé en 1992, son service a réalisé environ 1 350 opérations en 2017.

(*) Le prénom a été changé.

Laurence ADJADJ
Présidente de France EMDR-IMO, Présidente de l'Institut HYPNOTIM à Marseille. Responsable... En savoir plus sur cet auteur



Rédigé le Mardi 17 Avril 2018 à 17:13 | Lu 1301 fois modifié le Mardi 17 Avril 2018

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