A quoi sert l'hypnose ? 6 questions à Gérald Brassine, hypnothérapeute - France 3
Gérald Brassine est psychothérapeute-hypnothérapeute et invité de Nord Pas-de-Calais Matin jeudi 3 novembre, pour la sortie de son roman, La vengeance du jaguar, qui, entre autres fait découvrir la force thérapeutique de l'hypnose. A cette occasion, nous lui avons posé six questions sur l'hypnose.
Définition
"D'habitude on a tendance à penser qu'en hypnose on est sous la domination de quelqu'un qui nous suggère des choses. C'est l'image véhiculée par les hypnotiseurs de foire ou de spectacle... Mais, ce n'est pas cela. La thérapie se fait grâce à l'imaginaire du patient. C'est lui qui travaille. Par exemple, quelqu'un qui s'angoisse pour ses enfants ou qui a peur que sa femme le trompe crée de l'adrénaline qui provoque du stress, puis de la colère. Puis, plus il y pense, plus ce sentiment est puissant. L'hypnose va non seulement pouvoir atteindre, dénicher cette angoisse, cette représentation mentale mais aussi changer, transformer les images, les émotions, les stimulis des 5 sens à ce propos. Et apaiser. C'est comme ça par exemple qu'on travaille sur les traumatismes. Ceux-ci sont des souvenirs d'incidents traumatiques profondément inscrits dans notre inconscient parce que nous étions plongés (1) en hypnose par le choc des émotions. Il faut donc un autre moment d'hypnose (thérapeutique) pour aller là où se trouvent ces contenus traumatiques pour les y effacer. On ne change pas le passé, mais bien les inscriptions qui sont faites dans notre esprit "inconscient"
Ensuite, accéder à l'inconscient ?
Et Gérald Brassine de décrire comment une séance d'hypnose peut se dérouler : "L'hypnose ne découle pas de la suggestion mais du jeu de l'imaginaire du patient par le patient lui-même et pour que le patient vérifie concrètement que l'on ne peut en rien le forcer, le manipuler il sera invité pour créer son hypnose à :"par exemple, cela peut consister pour le patient à penser à quelque chose qui lui fait du bien : le soleil, une plage, les copains. Là, le cerveau, simplement, se détend, sécrète même de la mélanine pour éviter les coups de soleil, comme si il y était vraiment. Puis une fois agréablement protégé dans cet état naturel, semblable à "être dans la lune" le patient peut alors aborder délicatement le problème. Si la personne est dépressive, elle refoule ses émotions, elle garde en elle sa rage et sa tristesse, etc. Sous hypnose, dans cet état de conscience elle peut alors reprendre le contrôle de son système nerveux autonome, c-à-d ses émotions et ses sensations (qui vont parfois jusqu'aux maladies psychosomatiques les plus graves. Par exemple, si vous avez perdu un être cher, votre emploi, si votre femme est partie avec votre meilleur ami, en hypnose, vous allez pouvoir lui casser la figure avec une grande violence et faire ressortir cette rage, en accédant à l'inconscient. Il n'y a pas de code pénal qui tienne en hypnose."
Hypnose et addictions
Dans le traitement des addictions, comme la cigarette, l'hypnose est-elle également efficace ?
"Là, la question est de savoir, sous hypnose, s'il y a pas une véritable raison, une raison cachée, pour laquelle on fume. Par exemple, je me souviens d'une mère de famille qui me révélait qu'elle avait un cinquième enfant lourdement handicapé qui demandait beaucoup d'attention. Ma patiente était par ailleurs professeur et fumait 20 cigarettes par jour et on s'est aperçu qu'elle avait en fait besoin de temps pour elle et qu'elle fumait essentiellement pour se retrouver. Une fois cette prise de conscience établie, elle a pu réduire facilement sa consommation à 10 cigarettes comme elle le souhaitait. Elle avait pris conscience de pourquoi elle fumait et a imaginé d'autres façons de se retrouver".
Hypnose et opérations
"L'hypno-anesthésie a été utilisée, entre autre, par James Esdaile, un médecin britannique en Inde, à l'hôpital-prison de Calcutta en 1885. A l'époque ont n'avait pas d'anesthésiants, et les résultats obtenus par hypnose ont été excellents. Aujourd'hui, il y a de plus en plus d'opérations qui se font avec hypnose, mais pas toutes évidemment ! Je ne suis pas anesthésiste et ne suis donc pas compétent pour vous en parler. Le Dr Faymonville au CHU de Liège en Belgique à révolutionné cette pratique, entre autre au bénéfice des personnes allergiques aux anesthésiants. Elle a formé des centaines d'anesthésistes et de dentistes à cette spécificité de l'usage de l'hypnose. Par ailleurs et dans le cadre de préparations aux interventions chirurgicales avec anesthésiants classiques et narcose complète (sommeil) on peut quelques jours avant l'intervention chirurgicale, demander en hypnose, au corps d'augmenter ses capacités naturelles d'auto-guérison, comme l'accélération de la cicatrisation, l'élimination des inflammations, l'élimination du choc dû aux effets des anesthésiants et curare et d'effectuer aussi une anesthésie hypnotique durant la chirurgie qui se prolongera bien après le réveil. Les effets en sont stupéfiants ! A de nombreuses reprises, des médecins m'ont fait part de leur étonnement de la rapidité de la remise sur pieds de leurs patients et en me disant aussi que grâce à ces préparations avec hypnose, le corps des patients, passez-leurs l'expression : s'ouvrait comme un bifteck à 1000 euros les 100 grammes ! Ceci veut dire qu'on a demandé au corps d'accepter l'incision du bistouri comme amie, alliée et que de ce fait au lieu de se contracter les tissus s'ouvrent, acceptent l'incision. Lorsque les tissus scindés sont remis ensemble ils ses re-soudent à nouveau beaucoup plus facilement et la guérison du patient est rendue plus facile et beaucoup plus rapide.
Résumé
Le jour de ses 22 ans, Xavier, brillant étudiant en anthropologie, reçoit une caméra et une sarbacane, deux présents qui vont complètement modifier le cours de sa vie.
Pris dans la tourmente d’un réseau pédophile, le jeune homme va effectuer un terrible voyage initiatique qui le mènera en pleine jungle vénézuélienne à la rencontre des Indiens Yanomanis et de leurs rites chamaniques.
En se battant pour sauver la petite Ana, de l’horreur absolue, Xavier va découvrir l’amitié, l’amour, la vengeance ainsi que l’incroyable force thérapeutique de l’hypnose. Une aventure hors du commun dont on ne sort pas indemne...
L’hypnose pour perdre du poids, comment ça marche ? - Santé Magazine
Ambiance feutrée, fauteuils confortables. Trois femmes prennent place et se laissent guider par une voix posée. Le Dr Jean-Marc Benhaïem, directeur du centre Hypnosis à Paris, alterne temps plein, pauses, silences. Patientes et thérapeute marquent les respirations à l’unisson.
« L’hypnose, c’est un lâcher prise, par rapport aux pressions, au stress, à ses démons », décrit une patiente. Plutôt mince, entre deux âges, elle vient soigner une "addiction" au chocolat.
A l'origine du comportement alimentaire responsable de la prise de poids
Au cours d’un ou de plusieurs entretiens en tête-à-tête, un préalable aux séances de groupe, le thérapeute cerne l’origine du comportement alimentaire qui a entraîné la prise de poids.
« La première fois, cette patiente m’a expliqué qu’elle est une "accro" au chocolat, car elle en a été privée dans son enfance. En manger symbolise la réparation d’une injustice pour elle, analyse le Dr Benhaïem. Le but de la thérapie est qu’elle inverse ce point de vue, qu’elle valorise non plus le fait de manger du chocolat, mais plutôt le fait de ne pas en manger. Il faut qu’elle s’approprie et positive la frustration qui lui a été imposée. » Faire d’un mal un bien, en somme.
Retrouver une bonne image de soi grâce à l'hypnose
Même pour une personne "mince", des kilos peuvent être lourds à porter s'ils sont jugés superflus. L’hypnothérapeute ne s’intéresse pas au poids "objectif", mais à l’impact du poids et des mauvaises habitudes alimentaires sur le bien-être de la patiente. Aussi, pendant les consultations privées, la patiente indique son degré d’attirance ou d’obsession pour tel produit sur une échelle de 1 à 10 : plus l’obsession est forte, plus le malaise qu’elle suscite est important.
« Une de mes patientes, plutôt fine, a pris trois kilos en arrêtant de fumer, et cela l’inquiète beaucoup », raconte Jean-Marc Benhaïem. Perdre ces petits kilos ou ne pas en prendre d’autres est une condition à son bien-être : « Le thérapeute n’est pas là pour juger, mais pour aider la patiente à retrouver une bonne image de soi. »
Tout au long de la séance d'hypnose de groupe, le thérapeute sollicite activement les patientes : « Si vous le voulez bien… Cela vous aide-t-il ? etc. » Il suggère de piocher dans une "boîte à outils" toute une série de réflexions, exercices de relaxation, métaphores à méditer…
L’autohypnose, clé de la réussite pour maigrir
Le thérapeute inculque aussi l’autohypnose, véritable clef de la réussite sur la durée du traitement et de la perte de poids. L’autohypnose permet en effet de donner le change face à toutes les situations à risque : devant le garde-manger, au supermarché…
L’hypnose, comme l’autohypnose, sont des pratiques de l’impression, non de l’expression.
« Se mettre en état d’hypnose nécessite de mettre en pause les processus mentaux habituellement en place, explique le Dr Benhaïem. Ainsi, je déconseille aux patients de décrire ou d’analyser a posteriori ce qu’elles ressentent quand elles sont sous hypnose. »
L’hypnose promet à qui la pratique une sorte de "parenthèse enchantée", un espace soustrait aux pressions, facteurs de stress quotidien et déclencheurs de la mauvaise habitude alimentaire.
Hypnose et perte de poids : quelle efficacité ?
Un tiers de réussite complète (perte de poids et stabilisation), un tiers de réussite partielle (changement de comportement), un tiers d’échec : voilà le bilan de l’hypnose selon le Dr Jean-Marc Benhaïem :
« L’hypnose implique une réelle modification des habitudes alimentaires sur le long terme. C’est la condition de sa réussite. Or, certaines personnes ne sont pas prêtes à chambouler aussi radicalement leur mode de vie », explique-t-il.
En cas de troubles alimentaires graves, comme l’anorexie ou la boulimie, dont les origines sont multiples et profondément ancrées, l’hypnose peut être efficace, mais pas toujours suffisante. « Si le problème est récent, un traitement par l’hypnose est possible, note le Dr Benhaïem. Mais quand le trouble est installé depuis des années, ou que la vie du patient est en danger à court terme, il faut alors savoir recourir à une prise en charge complète, telle une hospitalisation. »
L'hypnothérapie, en pratique
Si vous souhaitez entamer une hypnothérapie pour maigrir, comptez une moyenne de quatre à cinq séances : une ou deux consultations en tête-à-tête, deux ou trois séances de groupe.
Avant de choisir votre hypnothérapeute, assurez-vous que celui-ci dispose d’une formation spécifique, médecin ou psychologue.
L’hypnose n’est pas une discipline homologuée par la nomenclature médicale : les séances – de 50 à 100 euros – ne sont donc pas remboursées.
Angélique Fragnier
Cancer du sein : l'hypnose pour soulager la douleur - Marie Claire
Depuis 2013, le Plan Cancer intègre des soins supports pour accompagner les malades dans leurs traitements. Parmi les médecines alternatives plébiscitée pour soulager les souffrances, l'hypnose.
Dès la pose du cathéter sous la peau – une étape particulièrement éprouvante car elle signe l'entrée effective dans les traitements et la fin de la vie « d'avant », puisque ce petit boîtier délivrera la chimiothérapie –, l'hypnose épaule les femmes.
Qu'elle soit induite par l'hypnothérapeute ou par les patientes elles-mêmes, une fois formées par le médecin à l'auto-hypnose, en trois à sept séances.
L'HYPNOSE POUR SOULAGER LES DOULEURS BRUTALES AU NIVEAU DE LA MASTECTOMIE
« Cela change vraiment la vie des femmes de pouvoir prendre le contrôle de leur cerveau pour gérer les symptômes des traitements au long cours, car certains les handicapent au quotidien, souligne la Dre Aurore Marcou, anesthésiste et hypnothérapeute à l'Institut Curie.
Ainsi, l'hypnose soulage les douleurs brutales comme des coups de lance, que certaines femmes éprouvent au niveau de la mastectomie, qui sont dues à la section des terminaisons nerveuses et à la réorganisation cérébrale qui se fait via des signaux parasites.»
APPRENDRE AU CERVEAU À SE DÉCONDITIONNER
Même efficacité envers les douleurs articulaires, les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil.
« Ces troubles sont des réactions réflexes du cerveau par rapport à certains traitements et à certaines fluctuations hormonales. Grâce à l'hypnose, on peut travailler avec notre cerveau inconscient pour lui apprendre à se déconditionner, puis à se désactiver, par rapport à ces différents stimulis, et donc limiter les symptômes », décode la Dre Marcou.
Par Véronique Houguet